Adieux sur Seine

Faboulous Fab » a tenu sa promesse : un Bercy et puis s'en va. Le Français a livré hier son dernier match sur le circuit, s'inclinant face au solide américain James Blake (6-4, 6-3) au premier tour du tournoi Masters 1000 de Paris-Bercy. Une rencontre où le Français s'est battu jusqu'au bout? avant de se lancer dans un tour d'honneur, sous l'ovation du public. « Vous m'avez permis de repousser les limites de l'âge. Normalement, à 37 ans [il les aura le 9 décembre, Ndlr.], on n'est pas sur le central de Bercy », a lancé le natif de Tahiti.« Jouer Blake au premier tour, c'était le tableau idéal, parce qu'il y a beaucoup de complicité et de respect entre nous, a confié Santoro à l'issue de la rencontre. Quand on s'est retrouvé au filet, il a eu des mots très gentils pour moi. Je lui ai demandé d'échanger nos maillots et tout de suite, il m'a dit oui. Ce maillot sera très bien placé à côté de mes trophées dans la salle qui est dédiée à ma carrière. »Pour boucler la boucle, Fabrice Santoro, qui était encore 53e mondial cette semaine, n'ira donc pas, comme certains l'évoquaient, en Australie pour y disputer le 70e tournoi du Grand Chelem de sa carrière. Non, son compteur restera bloqué à 69 participations (dont 20 Roland-Garros en vingt ans), un record qui ne semble pas près d'être battu de sitôt ! « Pour moi, il n'a jamais été vraiment question de jouer un nouvel Open d'Australie, confiait Fabrice Santoro samedi. Ce sont des journalistes qui m'ont mis ça en tête. Mais à un moment, j'étais un peu dans le doute : je me disais que ça ferait une bonne question pour le Trivial Pursuit ! Mais j'ai planifié depuis douze mois d'arrêter à Bercy. L'année s'est remarquablement bien passée et c'est une fin de carrière idéale. Vingt et un ans, c'est déjà long ! » Long, certes, mais aussi fructueux.un jeu d'un autre tempsPendant ces vingt et une années de carrière, le Toulonnais aujourd'hui résident genevois a joué plus de 1.500 matchs ? simples et doubles ? sur le circuit professionnel, a passé 795 semaines dans le top 100 de l'ATP depuis 1990, a conquis 2 Coupes Davis, 6 titres en simples, 24 en doubles ? dont les Open d'Australie 2003 et 2004 avec Llodra ? et a gagné, selon l'ATP, un total de 10 millions de dollars en tournois, soit un record pour un joueur français. Au minuscule rayon des regrets, Santoro, dont le meilleur classement en simple a été 17e en 2001, a toujours été coiffé au poteau pour la place de numéro un du tennis hexagonal. Mais sa plus belle victoire restera sans doute d'avoir imposé un jeu d'un autre temps dans un tennis où les frappeurs et autres serveurs de grand gabarit avaient imposé leur loi. Avec ses coups à deux mains, son goût pour l'attaque à outrance, ses effets « vicieux », ses ruptures de rythme incessantes et ses amorties millimétrées, le Français a offert, pendant deux décennies, une vraie bouffée de fraîcheur à tous les amateurs de ce sport. Chapeau l'artiste ! n« L'année s'est très bien passée et c'est une fin de carrière idéale. »
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