olitiqueLe texte a été peaufiné par Henri Guaino, la plume souverainiste et ombrageuse du chef de l'État. Nicolas Sarkozy, qui avait annulé le 4 décembre sa participation au colloque sur l'identité française de l'Institut Montaigne, signe son devoir de rattrapage avec une tribune dans « Le Monde ». Le chef de l'État y défend fermement l'organisation du débat sur l'identité nationale, mené par l'ex-socialiste Éric Besson.Nicolas Sarkozy insiste notamment sur le « besoin d'appartenance », confirmé à ses yeux par le vote suisse contre les minarets. « L'identité nationale, c'est l'antidote au tribalisme et au communautarisme », proclame-t-il. S'il tient à assurer aux Français musulmans qu'il fera tout « pour qu'ils se sentent des citoyens comme les autres », il les avertit que, « dans notre pays, où la civilisation chrétienne a laissé une trace aussi profonde, où les valeurs de la République sont partie intégrante de notre identité nationale, tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ces valeurs condamnerait à l'échec l'instauration si nécessaire d'un islam de France ». Et appelle tous les croyants à « se garder de toute ostentation et de toute provocation ».dérapagesLe débat sur l'identité nationale s'achèvera en février, juste avant les régionales. Ce calendrier a suscité l'émotion à droite comme à gauche, sur fond de remontée du Front national dans les sondages. D'autant plus que les forums organisés dans les préfectures et les discussions sur Internet ont déjà été marqués par des dérapages racistes. Ce qui a conduit Marine Le Pen, la vice-présidente du Front national, à évoquer « un Tienanmen politique ». Et Dominique de Villepin à dénoncer un débat « piégé d'avance » puisque dirigé par Éric Besson, ce qui suffit à « encoder l'idée que la question de l'identité nationale serait liée à la question de l'immigration ». Hélène Fontanaud

latribune.fr

09 Déc 2009, 1:46

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