Philippe Wahl accède à la présidence d'une banque qu'il a aidée à voir le jour

Changement d'ère - et d'air - à la tête de La Banque Postale. Le conseil de surveillance, qui se réunit le 18 janvier, doit en entériner le remplacement de Patrick Werner par Philippe Wahl à la présidence du directoire. Aujourd'hui directeur général de Royal Bank of Scotland pour la France, la Belgique et le Luxembourg, ce banquier aguerri n'arrivera pas en terrain inconnu. Il a notamment cotoyé le président de La Poste, Jean-Paul Bailly, au conseil d'administration de CNP Assurances lorsqu'il était numéro deux du groupe Caisse d'Épargne, de 1999 à 2003. Avant de l'accompagner, à la tête de sa société de conseil Solfi, dans la préparation du projet La Banque Postale, en 2004 et 2005. Son nom avait alors été cité pour la présidence du directoire du nouvel établissement. À la fois « brillant et humble »À bientôt 55 ans, Philippe Wahl affiche un parcours très complet. Diplômé de Sciences po et ancien élève de l'ENA, il fait ses armes au Conseil d'État (1984), à la COB (1986) puis à Matignon aux côtés de Michel Rocard (1988). Il se lance ensuite dans la banque, d'abord à la Compagnie Bancaire (1991), puis chez Paribas (1997). Embauché par Charles Milhaud à la direction générale de l'Écureuil, qui s'émancipe alors de la Caisse des Dépôts à marche forcée, il pilote la reprise d'Ixis CIB. « C'est un homme brillant, capable de s'exprimer sans notes pendant vingt minutes devant une convention de cadres et de déclencher à coup sûr une ?standing ovation?, tout en restant simple et humble », se souvient une ancienne collaboratrice. Mais Charles Milhaud l'envoie au feu en le chargeant de normaliser le groupe mutualiste - ce qui lui attire les foudres des barons de l'Écureuil - avant de finalement le limoger. Reste que Philippe Wahl laisse un excellent souvenir dans l'organe central du groupe. Exigeant et même perfectionniste, au point de signaler au réseau tel guichet automatique dont l'éclairage laisse à désirer, cette « bête de travail » sait aussi témoigner sa gratitude lorsque le travail est bien fait. Toujours courtois et d'humeur égale, « Philippe Wahl est l'antithèse de Patrick Werner sur le plan humain », glisse un cadre qui a pratiqué les deux hommes. Une qualité qui ne sera pas de trop pour assurer la « symbiose » entre La Banque Postale et sa maison mère, selon l'expression d'un proche de Jean-Paul Bailly.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.