Une solidité financière toute relative

C'est un fait. Jamais les entreprises auront fait preuve d'une aussi grande réactivité face à une crise d'une telle ampleur. La bonne résistance des résultats des groupes du CAC 40 en témoigne. Les restrictions budgétaires ne se sont pas limitées aux frais de structure comme les salaires, les achats de marchandises ou les factures énergétiques.Les vannes ont également été coupées du côté des investissements de développement, aussi baptisés Capex (Capital Expenditure) par les Anglo-Saxons. Et cela alors que les entreprises sont parvenues à se refinancer soit par le biais d'augmentations de capital en actions, soit grâce à des levées de fonds sur le marché obligataire.Si l'on ajoute à cela une baisse mécanique de leurs besoins en fonds de roulement liée à de vastes opérations de déstockage, on comprend mieux pourquoi les stars du CAC 40 ressortent d'une phase de récession les poches plutôt bien garnies. Elles ont totalisé, hors secteur financier, plus de 120 milliards d'euros de trésorerie brute l'an passé. C'est mieux qu'en 2008, et cela équivaut à environ 17 % de la capitalisation boursière de l'indice parisien. Total figure en tête de liste des caisses les plus garnies avec un trésor de guerre de 11,6 milliards d'euros. Le groupe pétrolier est suivi de près par GDF Suez (10,3 milliards), EADS (9,8 milliards) et... Peugeot (9 milliards).Mais le cas de ce constructeur automobile, qui a fait progresser de 64 % ses disponibilités grâce essentiellement à une forte diminution de ses stocks et aux aides de l'État, est symptomatique d'un vrai-faux effet de richesse. À l'instar d'une grande majorité des grands groupes cotés, l'entreprise doit ces rentrées d'argent à des opérations de financement. Il ne s'agit pas là du fruit d'investissements passés, qui se traduiraient aujourd'hui par une hausse de l'activité et des résultats. Autrement dit, par de la création de valeur. Or, les fonds récoltés devront maintenant servir l'intérêt de la société au travers de réels projets de développement. Au risque de devoir être rendus plus vite que prévu aux investisseurs. Fabio Marquetty
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