Nouveau sursis pour le Portugal après le succès de son émission

En réussissant mercredi une nouvelle levée de dette, le Portugal a confirmé sa capacité à se refinancer sur les marchés obligataires pour parer au plus pressé. Mais pour combien de temps encore ? Alors que se tiendra ce vendredi le premier des deux sommets européens qui devront accoucher d'ici la fin mars d'une solution « globale » à la crise qui agite la zone euro depuis près d'un an, Lisbonne a dû concéder un taux de 5,99 % pour placer ses titres à échéance septembre 2013, un taux extrêmement élevé pour une échéance si courte. Certes, l'opération s'est techniquement bien déroulée, ce qui a quelque peu soulagé les investisseurs. Évoluant en sens inverse des prix, le taux à 10 ans portugais se stabilisait à son niveau de clôture en fin d'après-midi, à 7,63 %, après avoir atteint en matinée un niveau record depuis l'entrée du pays dans la zone euro de 7,70 %. Malgré une demande plus faible qu'à l'accoutumée totalisant 1,6 fois le milliard d'euros proposé, le taux d'emprunt portugais est ressorti en nette baisse par rapport au taux de 6,30 % en vigueur sur le marché peu avant l'opération. Un relatif bon résultat, obtenu dans des conditions de marché tendues, qui ne peut cependant pas occulter le coût de plus en plus lourd des opérations de refinancement pour Lisbonne, alors que le pays devra rembourser plus de 9 milliards d'euros en avril et juin. La souche placée ce mercredi avait été abondée début septembre dernier à 3,59 %. Répétant à l'issue de l'émission que son pays n'avait pas besoin d'une aide internationale, le secrétaire au Trésor portugais Carlos Pina a souligné que « ces niveaux de taux ne sont pas soutenables à long terme », mais qu'ils sont « supportables pour le moment ». « Ce qui renforce la nécessité de mesures au niveau européen », a-t-il conclu.La confiance minéeCes derniers jours, les tensions sur les marchés obligataires européens sont revenues sur le devant de la scène, alors que les dirigeants de la zone euro doivent discuter vendredi de la création d'un mécanisme de résolution de crise permettant après 2013 des restructurations de dette ordonnées, ainsi que d'éventuels aménagements du plan de sauvetage lancé en mai dernier. L'augmentation de la capacité du fonds de 440 milliards d'euros et la possibilité qu'il puisse acheter des titres de dette sur le marché secondaire pour contrer la spéculation, en plus des prêts octroyés aux pays comme l'Irlande dans l'incapacité de se refinancer, sont sur la table. La Grèce et l'Irlande militent aussi pour abaisser le taux de prêts consentis, supérieurs à 5 % et jugés contre-productifs. Mais l'Allemagne et d'autres pays comme l'Autriche ou la Finlande, s'opposent pour l'instant à ces aménagements.Comme au printemps et à l'automne dernier, ces points d'achoppement minent la confiance des marchés envers les Etats en difficulté budgétaire ou à fort endettement. Le taux à 2 ans grec a continué mercredi son envol en frôlant les 17 %, tandis que le taux à 10 ans a enregistré un nouveau record de 12,93 %. Le taux à 10 ans espagnol a de son côté flirté avec son record de 5,54 % établi début janvier, tandis que le taux italien a dépassé le seuil de 5 % pour la première fois depuis 2008. Lire également page 6
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