La Bourse de Moscou se prépare à une vague de levées de fonds

Les sociétés russes comptent lever à la Bourse de Moscou un total de 20 milliards de dollars d'ici la mi-2011, si l'on en croit la banque d'investissement moscovite Troika Dialog. Le ciel se dégage après deux ans de tempête financière, et les groupes, endettés et frustrés par la cherté des financements, se tournent désormais vers les marchés pour assurer leur développement. Le numéro un mondial de l'aluminium, Rusal, a ouvert la voie fin janvier en plaçant 11 % de son capital pour lever 2,2 milliards de dollars à Hong Kong et Paris. Le titre a commencé par perdre 30 % de sa valeur avant de rebondir légèrement.D'une certaine manière, le parcours de Rusal n'est pas surprenant : les groupes russes qui se sont fait coter depuis dix ans affichent un parcours boursier « lamentable », estime Troika Dialog. Leur performance moyenne se situe à 16 % en dessous du RTS, l'indice phare de Moscou. Certes, des exceptions existent, note Troika Dialog, qui cite deux groupes de télécoms, MTS et VimpelCom, ainsi que le distributeur Dixy. Mais pour Kingsmill Bond, le directeur de la stratégie de la banque, quelques leçons de bon sens sont à tirer de ce bilan. Il faut miser sur les points forts de la Russie, « la consommation et les matières premières ». En revanche, il faut « éviter les groupes qui ont plus d'espoirs que d'actifs [le secteur immobilier] ou ceux qui nécessitent de gros apports de cash [les services publics], ainsi que les groupes surendettés et mal gérés ».point faible du marchéReste que, au-delà de ces leçons de sagesse, la bonne fortune de la Bourse de Moscou et de ses actionnaires est surtout dépendante des fluctuations du baril de pétrole, qui conditionnent la santé de toute l'économie. Autre point faible du marché : le plus souvent, une part très faible du capital des sociétés est offerte? au marché. Faute de liquidités, les amplitudes de cours sont importantes. La crise financière a fait plonger l'indice RTS de 80 % en 2008. Enfin, il reste le facteur politique. Un mot du Premier ministre, Vladimir Poutine, peut diviser par deux ou trois la valorisation de n'importe quel groupe privé. C'est ce qui est arrivé à l'aciériste Mechel il y a deux ans. Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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