Tata Communications capitalise sur les marchés émergents

Formée en 2002 à la faveur de la privatisation de l'opérateur indien VSNL, Tata Communications, la branche communication du groupe indien Tata, s'est développée par acquisitions judicieuses. La société a racheté plusieurs entreprises dont Dishnet DSL, Tyco Global Network, Direct Internet, Teleglobe, puis 56 % de l'opérateur sud-africain Neotel.Aujourd'hui, c'est un groupe multiforme. Tata Communications est d'abord le numéro un mondial de la vente en gros de télécommunication pour la voix : 32 milliards de minutes par an auprès de 1.600 clients en 2009, soit une augmentation de 33 %. « C'est un marché mature, soumis à la pression des prix mais, qui dégage du cash, précise Srinath Narasimham, le directeur général de l'entreprise. Il nous permet d'investir dans des marchés à forte croissance, à forte valeur ajoutée, qui dégagent des marges mais qui consomment des liquidités. » D'où une perte nette qui se creusera cette année.Mais Tata Communications, c'est aussi l'histoire d'un pari un peu fou pris alors que le monde des télécommunications semblait anéanti par l'explosion de la bulle Internet. « Nous avons décidé d'investir dans les câbles sous-marins et les capacités de transport alors que personne n'en voulait et que ce n'était pas cher, explique Vinod Kumar, directeur opérationnel de Tata Communications. Aujourd'hui, 16 % du trafic Internet mondial passe sur nos réseaux. Nous avons une capacité de 8 térabits, que nous pouvons tripler ». Depuis longtemps, le groupe investit pour augmenter la capacité disponible sur ses différents câbles sous-marins, soit seul, soit en partenariat avec d'autres opérateurs. Courant 2010, il devrait offrir une capacité de 1,28 térabit entre l'Inde et l'Europe, en passant par l'Égypte. Ce système (TGN-Eurasia), sera raccordé à d'autres câbles de Tata Communications.Des services exclusifsCe pari gagné dans les transmissions a été accompagné par une politique d'implantation dans divers pays émergents. En Inde bien sûr, mais aussi dans différents pays d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique, d'Europe centrale et d'Amérique Latine. « Proposer à une grande société occidentale des liaisons entre Londres et Milan ne rime pas à grand-chose, car nous avons une vingtaine de concurrents sur ce segment de marché, précise Vinod Kumar. En revanche, lorsque nous proposons de la connectivité entre Londres et le Vietnam, ou un service Internet au Qatar, où nous sommes le seul à le faire, on nous ouvre les portes. Et nous pouvons toujours proposer en plus la connectivité entre Londres et Milan ». Et les capacités de transmission ne sont qu'une des facettes des services proposés par Tata Communications, qui incluent la performance et l'accélération des applications, les services d'hébergement dans des centres de données (« cloud computing »), le stockage de données, la sécurité des réseaux et la téléprésence.
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