Lloyd Blankfein sauve sa tête chez Goldman Sachs

Objet d'une enquête du gendarme de la Bourse américain, d'une plainte en nom collectif de la part d'actionnaires, lâché par certains de ses clients (AIG l'a révélé vendredi), la banque d'affaire star de Wall Street est la cible d'attaques de tout côté. Après avoir été soumis aux questions de la Commission d'enquête du Sénat la semaine dernière, Lloyd Blankfein, président-directeur général de Goldman Sachs a subi le feu des accusations, de ses actionnaires à l'occasion de l'assemblée générale de la banque de Wall Street vendredi.Avant l'AG, le plus grand fonds de pension américain, calPERS, avait annoncé qu'il ralliait la position d'un certain nombre d'actionnaires proposant de voter systématiquement contre toutes les résolutions proposées par Goldman. Il souhaitait aussi que le président de la banque, fonction aujourd'hui occupée par Lloyd Blankfein, soit indépendant. Pourtant, seulement 19% des actionnaires ont voté pour une telle résolution, permettant ainsi à Lloyd Blankfein de garder sa double casquette.Devant la contestation, Lloyd Blankfein a reconnu une certaine responsabilité : « Nous réalisons qu'il y a un écart entre la manière dont nous voyons notre firme et celle dont nous sommes perçus par le grand public. » La SEC accuse l'établissement d'avoir trompé des investisseurs en leur vendant un produit financier risqué adossé à des prêts hypothécaires américains, produit conçu en partie par le gestionnaire de fonds Paulson, qui misait parallèlement sur la dépréciation de ce « CDO » (Collateralized debt obligation»). Le PDG a annoncé que sa banque allait entreprendre « un passage en revue général de la manière dont elle mène ses activités ». Selon le « Wall Street Journal » de vendredi, le groupe a engagé des discussions avec la SEC en vue d'un règlement amiable de ce dossier. Certains voyaient aussi dans l'AG l'occasion de pousser l'homme à la démission. « Je n'ai aucune intention de démissionner », a calmement affirmé Lloyd Blankfein. scission du poste en débatDepuis quelques jours, certains entrevoyaient la possibilité d'une scission du poste de dirigeant, Blankfein conservant la fonction de chief executive officer (directeur général) et abandonnant celle de chairman (président). Des noms circulaient déjà pour ce dernier poste, dont celui d'Henry Paulson, qui dirigea Goldman avant de partir prendre le poste de secrétaire au Trésor. Le « Wall Street Journal » évoquait aussi celui d'Arthur Levitt, ancien patron de la SEC. S'il conseille régulièrement Goldman, son grand âge (79 ans) ne l'inciterait pas à saisir la proposition. n
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