Le géant BASF lorgne son compatriote Cognis

cite>BASF n'a pas froid aux yeux. Alors que l'Europe connaît de nouvelles turbulences financières, le conseil d'administration du groupe allemand aurait donné son feu vert à une offre sur Cognis, fabricant d'additifs chimiques valorisé autour de 3 milliards d'euros, selon le « Financial Times (FT) Deutschland » de vendredi. BASF n'a pas souhaité faire de commentaire. La rumeur d'une telle opération avait surgi mi-avril, les américains Dupont et Lubrizol étant également cités comme potentiels repreneurs. Ce dernier se serait depuis retiré de la course, note le quotidien allemand.Ancienne branche chimie du fabricant de détergents Henkel, Cognis a été racheté en 2001 par les fonds Permira et Goldman Sachs. Ces derniers privilégient une vente directe mais envisagent aussi une mise en Bourse. Après un chiffre d'affaires de 2,6 milliards d'euros l'an dernier, en recul de 14 %, les ventes de Cognis ont bondi de 10,6 % au premier trimestre 2010. La marge opérationnelle est passée de 11 % à 17,9 %. « Le groupe compte parmi ses clients l'industrie cosmétique, les compléments alimentaires et les produits ménagers, ce qui correspond à la stratégie de BASF d'élargir son portefeuille de chimie de spécialit頻, soulignaient le mois dernier les analystes de Cheuvreux.coûteux précédentBASF et Cognis avaient déjà eu des discussions en 2008, mais le géant allemand avait finalement racheté le suisse Ciba pour 3,8 milliards d'euros. Un mariage douloureux. L'opération s'était conclue la veille de la faillite de Lehman Brothers, le 14 septembre 2008. La branche papier de Ciba était aussi lourdement déficitaire. Le suisse devrait encore coûter 200 millions d'euros cette année à sa maison mère, qui aura au total supprimé 3.800 postes.BASF se lancera-t-il de nouveau dans une opération de croissance externe au moment où les marchés vacillent ? Contrairement à Ciba, Cognis a déjà été restructuré et ne présente que peu de doublons avec les activités du géant allemand, souligne le « FT Deutschland ». Selon Cheuvreux, la transaction valoriserait la cible 15,4 fois son résultat d'exploitation 2009, soit 20 % en-dessous de la moyenne du secteur, un prix « juste ». Quant au financement, « ce ne devrait pas être un problème compte tenu de la trésorerie de 3,7 milliards et des flux de liquidités d'environ 4 milliards dont dispose le groupe pour 2010 », rassure Cheuvreux. Audrey Tonnelie
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