Sauthon Industries relocalise la majeure partie de sa production

Leader européen depuis dix ans du mobilier pour les chambres d'enfants, Sauthon Industries a fait le choix de maîtriser sa production en relocalisant la majorité de sa fabrication de lits enfants et pièces de lits sur son site de Guéret (Creuse). Ces lits étaient auparavant produits par le polonais Méga Max, repris par cette entreprise du Limousin en 2005. Aujourd'hui, l'unité polonaise fabrique principalement du mobilier en pin massif, une production marginale car la grande majorité des chambres sont en panneaux de bois moyenne densité (MDF) et mélaminé. « ­L'usine polonaise compte moins de 40 salariés qui produisent des pièces à forte consommation de main-­d'oeuvre, des produits finis de ­niche », précise Philippe Gaudier, président de Sauthon.À Guéret, le process de production a été totalement repensé l'année dernière, ce qui a permis de rapatrier les pièces de lit, fabriquées auparavant par Méga Max et des ­sous-traitants d'Europe de l'Est. La majorité de cette production a donc pu être relocalisée en Creuse. L'industrialisation de ces pièces a nécessité l'acquisition d'une ligne de finition Cefla Delle ­Vedove (500.000 euros d'investissement). Elle permet de réaliser le ponçage, l'égrenage, le pistolage, le séchage, le retournement et le traitement face par face avec des produits à l'eau. Plus réactif à la demandeMais au total, les coûts de production n'ont pas augmenté et ce nouvel atelier emploie dix personnes. Trois salariés ont été recrutés en 2009. « Cette relocalisation a eu un double impact positif, explique Philippe Gaudier. La nouvelle chaîne de fabri­cation nous permet de produire ­propre, sans polyu­réthane, avec uniquement des produits à l'eau. Et nous sommes plus réactifs pour faire face aux besoins du marché, très fluctuants en période de crise. Notre stock est plus important pour répondre aux distributeurs qui exigent des prix bas. »La gamme de lits a été standardisée jusqu'à un certain niveau de finition, afin de produire de gros volumes. Un brevet a été déposé sur une ligne d'assemblage sans colle, par chevillage. « Les pièces étaient assemblées par les sous-­traitants avec des colles vinyliques, à des températures inférieures à 12°, ce qui engendrait un vrai risque de collage inefficace, précise-t-il. Avec le chevillage, nos assemblages sont efficaces. Cette remise en question a permis de maintenir notre niveau d'activité. Nous sommes aujourd'hui capables d'être agressifs et compétitifs en termes de prix et de qualité, même avec du meuble fabriqué en France. La solution de facilité était de sous-traiter ; ­prendre des ­risques est difficile, mais nous avons la connaissance technique et les compétences humai­nes en interne. » Sauthon sort 50 à 60 collections chaque année, avec un taux de renouvellement de 40 % par an, qui a doublé en cinq ans.L'entreprise prendra, prochainement, de nouvelles positions sur le segment du mobilier d'hôtellerie. Elle vient ainsi de livrer ses premiers meubles à l'hôtel Kyriad de Guéret. Elle ­souhaite enfin obtenir le label PEFC, garantissant des bois issus de forêts certifiées et gérées durablement.
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