Orange : pour Bercy, une panne ça va...

Plus jamais ça. Après la panne nationale survenue sur le réseau Orange vendredi après-midi et qui a potentiellement touché près de 30 millions de personnes, le gouvernement français se saisit du dossier. Les représentants des quatre grands opérateurs vont être reçus dans les prochains jours pour faire le point sur leurs procédures de crise, en attendant la publication rapide d\'un décret qui pourra imposer un audit sur leurs réseaux.Fleur Pellerin, ministre de l\'Économie numérique qui s\'était rendue dès vendredi soir au QG de crise d\'Orange, recevra \"mercredi, jeudi ou vendredi\" Stéphane Richard qui lui remettra un premier rapport interne sur les causes de la panne, a indiqué lundi son ministère. En cause, vraisemblement, une \"panne logicielle\" d\'un équipement-clé servant à localiser les téléphones actifs sur le réseau, un HLR (pour Home Location Register) fourni par l\'équipementier Alcatel-Lucent. Le rapport d\'étape remis par le PDG d\'Orange sera suivi par une expertise plus poussée, qui pourrait être remise d\'ici fin juillet, au gouvernement et à l\'Autorité de régulation des télécoms (Arcep).Des audits de sécurité sur les réseaux aux frais des opérateursLes trois autres opérateurs détenteurs d\'une licence de téléphonie mobile, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile, seront également entendus par Fleur Pellerin, \"en fin de semaine ou la semaine prochaine\", afin de présenter leur procédure en cas de crise, a-t-on précisé. La ministre a également annoncé ce week-end \"travailler à l\'adoption d\'un décret qui permettra au gouvernement de réaliser des audits de sécurité sur les réseaux télécoms, éventuellement aux frais de l\'opérateur\". Ce projet de décret, qui a déjà reçu un avis favorable de l\'Arcep et pourrait être rapidement validé en Conseil d\'Etat, découlerait d\'un article du Code des postes et des communications électroniques, en date du 24 août 2011.Ce texte stipule que \"le ministre chargé des communications électroniques peut imposer à tout opérateur de soumettre ses installations, réseaux ou services à un contrôle de leur sécurité et de leur intégrité effectué par un service de l\'État ou un organisme qualifié indépendant désigné par le ministre et de lui en communiquer les résultats\". Selon cet article, \"l\'opérateur fournit au service de l\'État ou à l\'organisme chargé du contrôle toutes les informations et l\'accès à ses équipements, y compris les documents relatifs à ses politiques de sécurité. Le coût du contrôle est à la charge de l\'opérateur\", est-il précisé.\"Le consommateur a le droit de savoir\"\"Cela fait quinze ans que l\'État s\'est largement dessaisi de tout moyen d\'action sur ce secteur pourtant stratégiquement et économiquement primordial, au profit d\'un régulateur indépendant et technocratique. Je comprends ce sentiment de frustration politique\", a souligné lundi dans Le Figaro Stéphane Richard, au sujet de la mobilisation du gouvernement concernant cette panne. Du côté de l\'UFC Que Choisir, Edouard Barreiro, responsable chargé des nouvelles technologies, approuve l\'initiative d\'un audit sur les réseaux des opérateurs. \"S\'il y a eu une panne, la question est de savoir si cela peut se répéter, et le consommateur a le droit de savoir s\'il est sur un réseau fiable ou pas, d\'autant que c\'est devenu un critère déterminant de concurrence. Il semble utile d\'avoir cette information-là\", a-t-il indiqué à l\'AFP.
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