L'éditorial de OLIVIER PROVOST

En matière de croissance, molle, c'est mieux qu'atone. On a les adjectifs qu'on peut. L'activité en France progresse gentiment et va continuer à le faire selon les prévisions dévoilées ce lundi par la Banque de France. Si l'on évite de regarder les 10 % que dégage la Chine, le plus de 1 % que devrait enregistrer cette année l'Hexagone signe bien la sortie de notre pays d'une récession historique. Les meilleures rentrées fiscales depuis quelques mois en témoignent également. Mais de là à parler de rebond... Et c'est là que les problèmes commencent. Car Paris a promis à Bruxelles une très forte réduction de son déficit dans les années à venir en s'appuyant sur une prévision de croissance beaucoup plus élevée à partir de l'an prochain et, pour tout dire, assez peu réaliste. Ne pas l'atteindre expose la France à une alternative. Soit ne pas tenir les promesses faites à la Commission européenne et là, gare aux conséquences après la crise des dettes souveraines?: la note suprême Triple A pourrait ne pas y survivre. Soit Paris décide urbi et orbi de respecter ses engagements européens et il va falloir trancher dans le vif. Le gouvernement a déjà prévu un important tour de vis dès l'an prochain, à la fois en réduisant ses dépenses - avec la fin du plan de relance - et en engrangeant des recettes supplémentaires. Ce mot devrait tinter désagréablement aux oreilles des Français. Car le prononcer revient à entendre en écho les mots « hausses d'impôts et de taxes ». À force de répéter que c'est inévitable, cela finira bien par arriver. La boîte à mauvaises nouvelles est ouverte?: réforme des retraites bien sûr, fin des taux réduits de TVA dans certains secteurs (notamment le bâtiment comme « La Tribune » l'a rappelé récemment), voire hausse de la TVA globale, abandon ou limitations de nombreuses niches fiscales - par exemple pour un emploi à domicile... « La France est un pays extrêmement fertile. On y plante des fonctionnaires, il y pousse des impôts », disait méchamment Georges Clemenceau. François Fillon pourrait aujourd'hui remplacer le mot fonctionnaires par celui de déficit. [email protected]
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.