Orascom dénonce les blocages imposées à sa filiale algérienne

Le président d'Orascom Télécom Holding (OTH), Naguib Sawaris, a sollicité, dans une lettre datée du 21 juillet dernier, le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia pour intervenir afin d'engager « des actions rapides » et d'entamer les négociations avec son gouvernement sur la vente de Djezzy, la filiale locale de son groupe.À défaut, il demande au gouvernement d'intervenir pour permettre au premier opérateur de téléphonie mobile du pays (15 millions d'abonnés), « de poursuivre son exploitation en Algérie sans faire face aux difficultés extrêmes actuellement rencontrées ».Djezzy est interdite par la Banque d'Algérie de toute opération d'importation et de transfert de devises vers l'étranger depuis avril 2010, selon Naguib Sawaris. « Depuis avril 2010, Djezzy n'a plus pu remplir ses obligations de paiement aux fournisseurs pour un montant de plus de 20 millions d'euros. Les fournisseurs de Djezzy sont donc naturellement mécontents et ont menacé de suspendre leurs services et même d'intenter des actions en justice pour non paiement », a écrit le patron d'OTH. Ces fournisseurs incluent notamment Alcatel, Ericsson, Nokia, Siemens, Tekelec, Eutelsat, Teradata and TSI, a-t-il précisé. « La Banque d'Algérie n'a toujours pas fourni de détail des violations alléguées ni d'autres explications pour fonder sa décision », se plaint Naguib Sawaris.Alger joue la montreLe patron d'OTH dénonce aussi le blocage par la douane dans les ports algériens, depuis avril 2010, de marchandises importées et payées par Djezzy. « Ces marchandises, notamment des cartes SIM et des équipements de réseau, sont essentiels aux activités courantes de Djezzy », a précisé Naguib Sawaris qui alerte les autorités algériennes sur l'incapacité de sa filiale algérienne à poursuivre normalement ses activités.L'homme d'affaires égyptien a confirmé l'arrêt des négociations avec le sud-africain MTN pour la vente de Djezzy, comme exigé par Alger qui joue la montre et fait attendre le patron d'OTH, tout en multipliant les obstacles sur le chemin de Djezzy.Alger reproche à la filiale locale du groupe égyptien d'avoir transféré illégalement des devises et de frauder avec le fisc. L'affaire Orascom risque de coûter très chère à l'Algérie qui donne ainsi un mauvais signal aux investisseurs étrangers en voulant forcer Orascom à brader sa filiale algérienne, selon des spécialistes des télécoms.
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