Hollande veut trouver 33 milliards d'euros d'ici 2013 sans augmentation générale des impôts

Déterminé, mais toujours flou. François Hollande est resté ferme ce vendredi devant la Cour des Comptes sur l’objectif de réduire le déficit public à 3 % du PIB à fin 2013. Et il a prévenu : « ce sera l’effort budgétaire le plus important de ces 30 dernières années ». Pas de changement d’objectif, donc. Et pour cause, le but du chef de l’exécutif français est clairement affiché : « préserver la qualité de la signature de la France à l’égard des marchés pour financer notre dette à des taux d’intérêt les plus bas possibles » et « retrouver des marges de manœuvre » à l’avenir.Conversion à la nécessité budgétaireAvec de telles ambitions, il est en effet bien difficile de remettre en cause le sacro-saint objectif de 3 %. Certes, le président de la république lui-même « le ralentissement économique rend l’effort encore plus ardu ». Elément étonnant, le nouvel hôte de l’Elysée estime néanmoins que cette absence de croissance rend également la consolidation budgétaire « encore plus nécessaire ». Un propos qui peut surprendre dans la bouche de celui qui, voici quelques semaines encore, estimait qu’il était illusoire de vouloir réaliser la réduction des déficits publics sans croissance. Très clairement, il y a là un tournant dans les priorités du gouvernement français qui, semble désormais s’aligner sur la pensée ordolibérale allemande : la condition sine qua non de la croissance, c’est l’assainissement budgétaire. Les réalités européennes semblent pourtant mettre à mal cette thèse.33 milliards d’euros à trouverReste néanmoins la question pratique, alors que le gouvernement tente ces derniers temps de boucler ses choix budgétaires. Le président de la république a estimé à 33 milliards d’euros « l’inflexion des dépenses et les recettes supplémentaires ». Quelles recettes supplémentaires ? Pas celles issues d’une hausse générale des impôts ou de la TVA, a promis François Hollande. « Je me refuse à une augmentation générale et indifférenciée des impôts sur les ménages ». Même rejet de la RGPP façon Nicolas Sarkozy qui ne remplaçait qu’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique et qu’il a jugé « mécanique et purement comptable. »FlouAlors ? Les recettes sont encore bien floues. Les dépenses de l’Etat « hors charge de la dette et pensions » resteront stables en valeur ce qui fera, affirme l’hôte de l’Elysée, économiser « 10 milliards d’euros ». A la fin du mois un « séminaire gouvernemental sur la modernisation de l’action publique » produira une « feuille de route » qui fera ensuite l’objet d’une concertation jusqu’à fin novembre. Mais, il restera donc 23 milliards d’euros à trouver quand bien même ces 10 milliards d’euros seraient acquis. Soit 1,5 % du PIB. A trouver sans affaiblir encore la conjoncture...Repère :>> (Re)voir l\'intervention de François Hollande devant la Cour des comptes
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