Immobilier : les élections municipales vont ralentir les constructions

Déprimés les promoteurs ? Il y a de quoi au regard du contexte économique. L\'appareil productif n\'a semble-t-il, dans les conditions actuelles, plus les moyens d\'assumer une production suffisante de logements. \"Il est de plus en plus compliqué de lancer des programmes à des prix compatibles avec le pouvoir d\'achat des ménages car diminuer les prix de revient (qui comprennent principalement le prix du terrain et le coût effectif de la construction ndlr) reste pour l\'instant difficile\", expliquait François Payelle, le président de la FPI, lors d\'une conférence de presse de rentrée. Les promoteurs freinent donc leurs projets : les mises en ventes ont reculé de 22,4% au premier semestre 2013.Les maires n\'autorisent plus de permis de construire avant les électionsMalheureusement pour eux, la campagne pour les municipales du 23 mars 2014 qui s\'engage en ce moment ne va rien arranger : les maires n\'autorisent traditionnellement plus de projets de construction d\'envergure lors des 8 mois précédents l\'élection, de peur de susciter le mécontentement de leurs administrés, appeler à voter pour les réélire en mars prochain.\"Il n\'y a plus de nouveaux projets engagés sur des opérations de promotion depuis le 1er septembre\", constate Marc Gédoux, président du promoteur immobilier Pierre Etoile, car selon l\'adage, \"un maire bâtisseur est un maire qui perd les élections\". Concrètement, quand les promoteurs consultent le service de l\'urbanisme de la commune, une étape préalable à tout lancement d\'opération de construction d\'envergure, \"on vous fait sentir, sans le dire franchement, qu\'il vaut mieux attendre après les élections\" pour construire, témoigne Marc Gédoux. Et si le promoteur souhaite lancer son opération coûte de coûte, le maire signera le plus tard possible l\'arrêté du permis de construire.Le ministère du logement se montre également inquietEn revanche, pour les particuliers souhaitant faire construire leur propre logement, \"il n\'y a aucun frein\", explique Marc Gédoux. Ce sont donc bien les promoteurs qui sont affectés lors des mois précédents les élections municipales.Ils ne sont pourtant pas les seuls à redouter cette période. Le ministère du Logement, qui doit remplir des objectifs élevés en matière de construction, craint également le comportement malthusien des maires. \"Nous sommes très inquiets concernant la production de logements en 2013, car avant les élections municipales, les maires ne construisent plus pendant six mois\", déplore un conseiller de la ministre du Logement Cécile Duflot.A l\'avenir, la période pré-électorale sera meilleure pour les promoteursMais la situation pourrait changer à l\'avenir. Dans son projet de loi pour l\'accès au logement et un urbanisme rénové examiné mardi 10 septembre à l\'Assemblée nationale, Cécile Duflot souhaite en effet que le Plan local d\'urbanisme (PLU), le document qui régit les projets de construction de logement, soit élaboré au niveau intercommunal et non plus communal. Ce qui diminuerait de facto le pouvoir des maires sur l\'élaboration des projets de logements dits \"collectifs\", même s\'il n\'est pas question dans la loi de leur retirer l\'accord des permis de construire. Pour aller plus loin : >> Consultez les dernières annonces immobilières>> Découvrez le prix du m2 dans votre rue>> Comparez les devis pour vos travaux>> Réalisez votre diagnostic immobilier
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