En bref

STRONG>Travail : le paradoxe français vu par Dominique MédaPartant des nombreuses enquêtes sur le travail réalisées dans les différents pays européens, la sociologue Dominique Méda s'interroge sur le rapport très particulier qu'entretiennent les Français avec le travail. Alors que 70 % d'entre eux déclarent que le travail est très important, une proportion extrêmement élevée par rapport aux autres pays européens, et qu'ils y voient, à 65 %, le moyen d'être reconnus socialement - notamment par le salaire - et de se réaliser, cela va chez eux de pair avec un désir, tout aussi fort, de voir le travail occuper moins de place dans leur vie. La raison de ce paradoxe, selon Dominique Méda : des attentes élevées et déçues, en raison de mauvaises conditions de travail. Ces personnes souffrent d'autant plus qu'elles croient peu en leurs perspectives de promotion. En clair, la satisfaction au travail est sensiblement plus faible en France qu'ailleurs. Mais ce n'est pas tout : cela tient aussi au fait que les Français souhaiteraient consacrer plus de temps à d'autres activités, en particulier à la famille. Aussi, conclut l'auteur, qui ne se dit pas adepte de Descartes pour qui « mieux vaut changer nos désirs que l'ordre du monde », pour que le travail parvienne à satisfaire l'ampleur des attentes des Français, il faudrait changer les choses, rendre le travail soutenable, ou selon le mot à la mode, « durable ». V. S. « Travail : la révolution nécessaire », par Dominique Méda, éditions de L'Aube (93 pages, 11 euros).Quand le plastique tue la planèteAvec 260 millions de tonnes produites chaque année, l'homme trouve le plastique de plus en plus fantastique : il en consomme 30 kilos par an, soit l'équivalent de 85 paires de baskets. Découvert il y a seulement un siècle par un certain Baekeland, qui donna son nom à la Bakélite, le plastique rencontre un tel succès qu'on le retrouve désormais partout, dans les endroits les plus reculés de la planète. Et surtout dans un tourbillon océanique du Nord Pacifique, de la surface de l'État du Texas, où des millions de tonnes de brosses à dents et de récipients abandonnés dérivent. Pour finir dans le tube digestif des poissons, voire des hommes qui les mangent. Car le plastique ne se retrouve pas que dans la mer : ses particules se retrouvent aussi chez l'humain, dont elles perturbent notamment le fonctionnement hormonal. D'autant qu'on lui en administre dès le biberon, sous la forme de « bisphénol-A », un des éléments chimiques utilisé pour fabriquer polycarbonates et résines. Plus inquiétant encore, le conflit entre la nocivité du plastique et le climat : sous prétexte de limitation des émissions de CO2, le secteur des transports y a de plus en plus recours... A. R.« Plastic Planet. La face cachée des matières synthétiques », par Werner Boote et Gerhard Pretting. Éditions Actes Sud (249 pages, 21 euros). SATIROCHATSVoilà un livre plein d'humour, parfois loufoque, toujours tendre, qui, mine de rien, est une véritable satire de la société. C'est notre monde actuel vu avec une fausse naïveté par des... chats. À travers l'histoire d'une petite femelle qui trouve refuge dans un foyer d'accueil félin, l'auteur, une psychologue-psychanalyste spécialiste de l'enfance et de l'adolescence, raconte l'univers impitoyable des hôpitaux, des clochards, des travailleurs sociaux, mais aussi des hôtels de luxe, des trafiquants de tout poil... Magdolna Merai, qui avait publié jusqu'ici des ouvrages de psychologie spécialisés, ironise sur la médecine, Internet, la mode, le monde associatif, les... « psys ». Mais, au milieu d'épisodes rocambolesques, l'héroïne du roman, ingénue, compatissante, écolo, ouverte aux autres, pleine de bon sens, tirera de ce rude univers une leçon de vie... A.-G. V.« Le Refuge des chats », par Magdolna Merai. Les Éditions des Étoiles, 254 pages, 18,90 euros.
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