Libéré du dossier des retraites, Nicolas Sarkozy peut remanier

Si la France m'a appelé à lui servir de guide, ce n'est certes pas pour présider à son sommeil. » En la prononçant mardi à Colombey-les-Deux-Eglises, Nicolas Sarkozy a savouré cette phrase du général de Gaulle. Car en s'inscrivant dans les pas du fondateur de la Ve République, à l'occasion du quarantième anniversaire de sa mort, le chef de l'Etat voulait réaffirmer sa volonté intacte de réformes à l'orée de la dernière étape du quinquennat.Au plus bas dans les sondages, Nicolas Sarkozy n'attend plus que la promulgation de la loi sur les retraites ? sans doute d'ici dimanche ? pour procéder au remaniement du gouvernement annoncé avant l'été et qui provoque depuis plusieurs jours tension et fièvre à droite. Le feu vert du Conseil constitutionnel, qui n'a mis qu'une semaine à statuer sur la réforme emblématique du quinquennat, lui permet d'abréger le suspense.Mardi, à Colombey, Nicolas Sarkozy était accompagné de François Fillon, qui pourrait bien être confirmé à Matignon dans les tout prochains jours. Le chef de l'Etat a puisé dans le verbe gaullien de quoi nourrir un plaidoyer en faveur de l'action menée depuis son élection en 2007. « Le général de Gaulle avait compris que, lorsque rien ne change, il n'y a pas d'autre issue que le déclin. Permanence et mouvement, fidélité à ce que nous sommes et préparation de l'avenir, depuis le programme du Conseil national de la résistance jusqu'au référendum de 1969, le général de Gaulle n'a jamais cessé de vouloir moderniser la France », a affirmé Nicolas Sarkozy. « Dire ce qu'il y a à dire en France, c'est facile. Mais faire ce qu'il y a à faire, c'est plus difficile », a insisté le chef de l'Etat, répliquant à ceux qui, à gauche, mais aussi à droite, lui reprochent d'avoir trahi les leçons du gaullisme et de « mettre à bas » le modèle social français, selon la formule de la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry. Un président « protecteur »Pour la dernière ligne droite du quinquennat, après le long conflit des retraites, Nicolas Sarkozy veut essayer de restaurer son image sociale pour apparaître comme un président « protecteur » avant la bataille électorale de 2012. Il a d'ailleurs mis en concurrence pour Matignon deux hommes qui revendiquent cet héritage de la droite gaulliste : François Fillon, dont le « mentor » était Philippe Séguin, et Jean-Louis Borloo, chef de file de la famille radicale et centriste de la majorité. Mais le chef de l'Etat sait que les marges de manoeuvre budgétaires sont quasi inexistantes. Il exclut donc un véritable «virage social», a confié un de ses récents interlocuteurs.
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