Les grandes ambitions de la France pour sa présidence du G20

À peine l'encre du communiqué final du G20 de Séoul séchée, la France prendra la présidence du ce prestigieux forum international, le 12 novembre. L'Elysée, qui a prévu d'organiser le sixième sommet à l'automne 2011, peut-être à Nice, suivra les préparatifs de très près. L'ambition des priorités retenues par Paris est immense : réforme du système monétaire international, lutte contre la volatilité des prix des matières premières et amélioration de la gouvernance mondiale. Le premier chapitre a été plus que validé par l'actualité. Après 30 ans de flottement des principales monnaies, depuis l'abandon de la référence à l'or, l'ampleur prise par la volatilité des changes et surtout l'émergence du yuan, la devise chinoise amarrée au dollar, sont perçues comme des causes importantes des déséquilibres. La Chine, première puissance exportatrice, ne cesse de creuser les balances commerciales des États-Unis et de l'Europe en partie grâce à la faiblesse du yuan. Ces derniers temps la « guerre des monnaies » a été relancée par les États-Unis dont le billet vert s'enfonce.La France propose de sortir du schéma actuel d'une monnaie de réserve unique, le dollar, dans un monde devenu multipolaire. D'où la réflexion sur les DTS (Droits de tirage spéciaux) du Fonds monétaire international (FMI), dans lesquels le yuan aurait sa place. Elle prône le renforcement des mécanismes de gestion des crises dont le FMI serait l'artisan, avec des instruments plus efficaces voire plus de moyens pour faire face aux mouvements erratiques de capitaux qui pénalisent régulièrement les pays émergents. Enfin, il s'agit pour Paris de renforcer la coordination des politiques monétaires et de trouver le forum adapté, entre le G20 et l'ancien G7.Les émergents reconnusLa question de la volatilité du prix des matières premières, cause d'émeutes de la faim en 2008, n'est guère plus aisée : le président français parle même de « catastrophe ». Le constat est incontestable. Paris veut lancer la réflexion sous plusieurs angles : le fonctionnement du marché de dérivés sur matières premières (qui pourrait faire l'objet d'une régulation comme c'est le cas pour les marchés financiers), l'amélioration des instruments de couverture pour les importateurs, de la transparence du fonctionnement des filières, du dialogue entre pays producteurs et consommateurs. Paris veut aussi évoquer le développement du Sud et la contrainte énergétique. À cette aune, la gouvernance internationale paraît presque plus simple. Des pas ont déjà été franchis avec la réforme de la Banque mondiale et celle, qui vient d'être décidée, du FMI. Dans les deux cas, la place réservée aux pays émergents tient désormais compte de leur nouveau poids dans l'économie. Mais ce n'est pas encore le cas au Conseil de sécurité de l'ONU dont la réforme n'est toujours pas lancée. L. C.
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