Réhabiliter l'étalon or, une utopie

Le retour au système des changes fixes taraude les grands qui nous gouvernent. Car ils y voient la manière de mieux contrôler les déséquilibres que suscite la valse des parités des grandes monnaies. C'est bien à cette aune qu'il faut interpréter la proposition du président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, de réhabiliter l'or, dans le cadre de la réforme du Système monétaire international. Et ce, quarante ans après que les États-Unis l'eurent répudié. Le patron de la Banque mondiale ne prescrit pas un retour au système de Bretton Woods mais, pour succéder au régime des changes flottants né un fameux 15 août 1971, avec la rupture de la convertibilité du dollar en or décrétée par Richard Nixon, il préconise un régime fondé sur le dollar, l'euro, le yen, la livre sterling, le yuan et l'or. L'or constituerait « un point de référence international lié aux prévisions du marché pour l'inflation, la déflation et la valeur prévisible des monnaies ». Le propos n'est pas limpide, mais il laisse croire que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes. Au début des années 1980, ce fut Arthur Laffer, le chef de file de l'école de l'offre - les « supply-siders » -, qui présida une commission chargée d'étudier la restauration du rôle international de l'or, que les accords de la Jamaïque de 1976 étaient censés avoir démonétisé. Aujourd'hui, 30.000 tonnes de métal jaune dorment dans les coffres des banques centrales, d'une valeur de 1.350 milliards de dollars, au cours record actuel. Mais ceci est un stock qu'il faut comparer à un flux : il s'échange chaque jour 4.000 milliards de dollars sur le marché des changes ! Isabelle Croizard
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