À l'entrée du plus grand « Best Buy » de New York, deux adolescents s'essaient à Kinect. Mais si l'envie leur prenait de craquer, ils devront prendre leur mal en patience. « Nous n'en avons plus, explique un vendeur. Peut-être en fin de semaine. » Moins d'une semaine après son lancement outre-Atlantique, il est déjà en rupture de stock un peu partout. Chez le premier distributeur américain d'électronique grand public, mais aussi chez Wal-Mart, Target ou Amazon. Un peu plus loin, chez GameStop, le ton est plus calme. « On en a vendu près de 80 depuis le lancement, ce qui est plutôt bien », annonce un vendeur. Dans cette enseigne d'abord fréquentée par les « gamers », on prépare davantage la sortie du dernier « Call of Duty », le jeu d'Activision (Vivendi), pour laquelle on va rester ouvert une bonne partie de la nuit. Kinect se retrouve relégué en fond de boutique. Microsoft cible avant tout les « casual gamers », ces joueurs occasionnels qui ont fortement adopté la Wii de Nintendo. Pour y parvenir, la firme de Redmond a mis les grands moyens. Lancement médiatique sur Times Square, partenariats à foison (avec Pepsi, Kellogg's ou Burger King)... Certains évoquent un budget inouï d'un demi-milliard de dollars pour assurer la promotion de Kinect.Aucun chiffre de vente n'a pour l'instant filtré du côté de Redmond. « 600.000 exemplaires écoulés lors de la première semaine de commercialisation », avance l'analyste Michael Patcher. C'est un enjeu stratégique pour le groupe. Surtout aux États-Unis, le seul marché où il parvient presque à faire jeu égal avec Nintendo. Si le système doit être un succès, cela sera d'abord sur le sol américain, estiment les professionnels du secteur. Mais « Big N » pourrait vite contre-attaquer et baisser les prix de la Wii. Jérôme Marin, à New York

latribune.fr

09 Nov 2010, 23:20

Partager :