Avec Suzuki, Volkswagen pousse ses pions en Asie

À quelques semaines des fêtes, les consommateurs allemands vont-ils s'inspirer du très boulimique Volkswagen?? Après avoir lundi annoncé l'acquisition de 49,9 % de Porsche pour 3,9 milliards d'euros, le groupe de Wolfsburg a poursuivi ses emplettes mercredi en annonçant l'achat de 19,9 % du capital du japonais Suzuki pour 222,5 milliards de yens (1,7 milliard d'euros). En retour, les Japonais se sont engagés à investir 700 millions d'euros dans l'achat de titres Volkswagen (VW). Mais l'opération, qui doit être finalisée en janvier, s'inscrit dans la constitution d'un véritable partenariat. « Les deux entreprises établiront une coopération dans le respect de leurs indépendance », affirme ainsi le communiqué du groupe allemand.Moteurs hybridesCette alliance était dans l'air depuis le salon de Francfort, en septembre. La direction de VW n'avait pas caché, alors, son intérêt pour Suzuki. Les deux groupes, il est vrai, présentent une grande complémentarité. Le point fort du japonais est le petit modèle, un marché en forte hausse dont le groupe allemand est jusqu'ici quasiment absent. À l'inverse, Osamu Suzuki, le patron de la firme, qui avait reconnu le retard technologique de son groupe, pourra profiter de la compétence de Volkswagen dans le développement des moteurs, en particulier dans les modèles hybrides. Sur le plan géographique, Suzuki bénéficiera en Europe de la puissance du leader du marché, tandis que Volkswagen pourra prendre pied non seulement au Japon, mais surtout en Inde où la marque de Suzuki, Maruti, détient la moitié du marché. Compte tenu de la dynamique du marché indien (le nombre de véhicules vendus y affiche en novembre une progression de 71 % sur un an), l'affaire est alléchante pour Volkswagen, qui venait d'ouvrir une usine à Pune, au sud de Bombay.objectif 2018Le groupe allemand a les moyens de ses ambitions?: ses actionnaires lui ont accordé le droit d'émettre 135 millions de titres subordonnés, sans droits de vote, pour un montant global de 8,6 milliards d'euros. C'est plus qu'il ne lui en faut pour racheter Porsche. Si certains analystes, comme ceux de NordLB, peuvent s'inquiéter des risques liés à cette stratégie offensive, d'autres, comme Ferdinand Dudenhöffer, de l'université de Duisburg, y voient un pas décisif dans l'objectif que s'est fixé Volkswagen de devenir, à l'horizon 2018, le premier groupe automobile mondial en dépassant Toyota. Pour Ferdinand Dudenhöffer, il est d'ailleurs probable que le rachat complet de Suzuki par VW interviendra « dans les cinq à dix prochaines années ». Mais, pour le moment, Osamu Suzuki martèle que sa firme « ne deviendra pas une marque de Volkswagen » tandis que, du côté de Wolfsburg, on juge qu'une fusion « n'est pas le sujet pour le moment ». Reste que Toyota a désormais son principal concurrent à ses trousses. n
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