Le « satisfait ou remboursé » gagne les laboratoires

harmacieSe faire rembourser un médicament si celui-ci s'avère inefficace, ou aligner son prix sur celui du concurrent, une utopie en pharmacie?? C'est pourtant l'une des pratiques utilisées par les laboratoires, soulignent les analystes du cabinet de notation Fitch Ratings. À l'heure où la fameuse « patent cliff » (falaise des brevets) est plus que jamais d'actualité (voir illustration), le secteur opte pour des stratégies de « partage des risques ». « En début d'année, au Royaume-Uni, le fabricant américain Celgene a accepté de prendre en charge le coût de son produit contre le mélanome (Revlimid) au-delà de 26 cycles de traitements, soit environ deux ans » souligne Michael Zbinovec, directeur en charge du secteur pharmaceutique chez Fitch. les anticancéreuxEn 2008, c'est le suisse Roche qui avait aligné le prix de son anticancéreux Tarceva sur celui du Taxotère de Sanofi, pour bénéficier du remboursement des NHS (autorités de santé britanniques). Soit un rabais facial de près de 15 %. « Ces contrats, que l'on trouve au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Belgique, émanent directement des industriels, pour qui c'est le seul moyen d'accéder à ces marchés » explique Michael Zbinovec. Elles concernent les médicaments les plus onéreux, notamment les anticancéreux?: en 2007, Johnson & Johnsonnson avait convenu avec le NHS de prendre à sa charge le coût de son anticancéreux Velcade (environ 48.000 dollars par patient) pour les malades dont les tumeurs n'avaient pas assez régressé à l'issue du traitement. « Ces pratiques de rémunération à la performance restent rares, mais font référence. En liant le producteur de médicament à celui qui le finance, les autorités de santé tentent d'atténuer le caractère aléatoire des contrats pharmaceutiques, puisqu'on ne connaît jamais l'effet réel d'un produit avant qu'il ait été utilisé à grande échelle » analyse l'économiste de la santé, Claude Le Pen. Mais les modalités pratiques sont complexes?: « il faut pouvoir suivre chaque patient pour évaluer la performance du médicament » ajoute-t-il. En France, c'est la performance économique qui prime, via des accords prix- volumes. AUDREY TONNELIER
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