Karl Theodor zu Guttenberg, l'étoile montante de la droite allemande

Ce vendredi, pour la première fois depuis 1945, des soldats allemands prendront leurs quartiers sur le territoire français. Un régiment de la Bundeswehr s'installera près de Strasbourg, dans le cadre de la brigade franco-allemande. Ce sera l'occasion pour le ministre de la Défense allemand, Karl Theodor zu Guttenberg, de faire une entrée forte sur la scène de la coopération franco-allemande. Une entrée comme il les aime. Car, à 39 ans, ce baron issu d'une vieille famille noble franconienne, au nord du Land de Bavière, apprécie les projecteurs. Cheveux gominés, sourire toujours rivé aux lèvres, élégance impeccablement britannique, l'étoile montante de la politique allemande cultive son contraste avec la sévère Angela Merkel. Stratégie payanteAlors qu'on ignore encore à peu près tout de la vie privée de la chancelière, le hobereau n'hésite pas à s'afficher dans les magazines et a y affirmé son goût partagé par beaucoup de ses compatriotes pour le groupe AC/DC. Il n'hésite pas non plus à jouer du charme de sa femme Stéphanie, 33 ans, lointaine descendante d'Otto von Bismarck, et a la placer sous le feu des médias. Cette stratégie est payante auprès d'une opinion publique sans doute un peu fatiguée par sa chancelière un peu terne. Aussi Theodor zu Guttenberg est-il l'homme politique le plus populaire du pays, avec 75 % d'opinions positives, 31 points de plus qu'Angela Merkel ! Au sein du gouvernement, il devient donc l'homme à surveiller, au mieux un héritier possible, au pire un rival potentiel de l'ancienne physicienne est-allemande. D'autant qu'il a déjà prouvé qu'il avait l'étoffe des grands en sortant quasi indemne de deux affaires difficiles : le sauvetage d'Opel lorsqu'il était ministre de l'Économie en 2009 et la bavure de la Bundeswehr à Kunduz en Afghanistan. Il a aussi su imposer à son parti, la conservatrice CSU bavaroise, la fin de la conscription. Il a donc réalisé outre-Rhin, ce que son nouvel homologue Alain Juppé avait fait en France lorsqu'il était Premier ministre voici treize ans. Se montrera- t-il attaché à l'entente avec Paris ? Ce libéral en économie est surtout passionné de culture anglo-américaine. Étudiant aux États-Unis, il est parfaitement bilingue en anglais et sa première heure de célébrité fut une photo où il posait devant les lumières de Times Square. Reste que l'homme est habile et réaliste. Le cas de la brigade franco-allemande montre qu'il a compris l'importance au moins symbolique de la coopération entre les deux pays. R. G., à Francfort
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