Mittal veut redorer son blason... mais reste vague sur l'emploi et les hauts fourneaux

Le silence d\'ArcelorMittal devenait assourdissant. Jusqu\'alors, toutes les informations étaient venues du gouvernement, des syndicats et même de la Commission européenne... bref, d\'ailleurs. Le géant indien de l\'acier est sorti de son silence pour la deuxième fois vendredi soir, dans un communiqué envoyé à la presse. Dans le document, l\'aciériste tente de redorer son blason en réitérant ses engagements, et par là même,  de sauver le message de Matignon, qui peine à paraître crédible dans l\'affaire. Surtout depuis l\'annonce jeudi par la Commission européene du retrait du projet Ulcos dans sa première mouture.ArcelorMittal insiste sur Florange...Dans son communiqué, ArcelorMittal prend des engagements fermes. \"Les activités industrielles suivantes du site de Florange seront pérennisées : cokerie, train à chaud, production des aciers pour l\'emballage, pour l\'automobile et l\'industrie.\" Le groupe rappelle aussi son engagement à investir 180 millions d\'euros entre 2013 et 2018 dans les activités pérennisées du site en vue \"d\'accroître la compétitivité, la qualité, l\'innovation et la valeur ajoutée des productions du site Florange\" selon ses termes. L\'aciériste explique par ailleurs que les premières sommes seront dégagées dés le premier semestre de 2013 et que le calendrier prévisionnel global sera dévoilé le 13 décembre. Sur ce point, ArcelorMittal est en ligne avec le gouvernement....mais reste vague sur l\'emploiAucun propos clair n\'est en revanche tenu en ce qui concerne les emplois que le gouvernement assure avoir sauvés. D\'après Matignon, il ne devrait pas y avoir de licenciement sec, et les quelque 600 salariés employés dans les hauts fourneaux devraient soit être reclassés dans la filière froide ou d\'autres sites, soit partir à la retraite. L\'aciériste, de son côté, ne parle pas de préservation des emplois, mais de préservation des \"compétences nécessaires à l\'activité\", des termes très vagues comparés à ceux employés pour les autres engagements. Ulcos toujours d\'actualitéDans sa lettre a Bruxelles annonçant le retrait du projet Ulcos pour des difficultés techniques insolubles, ArcelorMittal avait précisé vouloir y revenir. Le gouvernement avait tenté de calmer la polémique autour de ce retrait en expliquant que le géant s\'était engagé à mener ce projet à terme dans une deuxième version. Le géant de l\'acier \"s\'engage à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement et François Marzoratti (sous-Préfet de Thionville, NDLR) sur le calendrier prévisionnel qui définira les prochaines étapes et sera présenté avant la fin du 1er trimestre 2013.\"Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle pour l\'aciériste indien. Car pour développer cette technologie nouvelle, qui devrait coûter aux alentours de 650 millions d\'euros selon les estimations, le gouvernement français s\'est engagé à subventionner le projet à hauteur de 150 millions d\'euros. Quelque 200 millions d\'euros étant par ailleurs prévus par l\'Union européenne pour financer ce type de projet.Les hauts fourneaux sous cocon... mais combien de temps ?C\'était l\'un des objectifs du gouvernement. Eviter le démantèlement des hauts fourneaux de Florange afin de s\'en servir dans le cadre du projet Ulcos, et même, à plus court terme, prévenir un éventuel redémarrage de la demande d\'acier. Comme sur Ulcos, ArcelorMittal réaffirme son engagemement  et précise que \"l\'arrêt des réchauffeurs d\'air des hauts-fourneaux n\'aura aucun impact sur la réalisation d\'un futur projet.\" Mais là encore, une imprecision saute aux yeux. Car l\'engagement de durée a disparu du message. L\'accord passé avec le gouvernement précise pourtant que cette mise en sommeil doit durer six ans. Redorer son blason donc, mais sans non plus trop s\'exposer.
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