Le Club Med perd de l'argent en été, mais en gagne en hiver

C'est une histoire sans fin. Le discours du Club Méditerranéeerranée, à l'occasion de la présentation des résultats 2010, est à l'image de celui des exercices précédents et peut se résumer ainsi : cela va mieux, le modèle économique basé sur la montée en gamme est pertinent, même si les comptes restent dans le rouge. Malgré un chiffre d'affaires de 1,3 milliard d'euros, quasiment stable, le résultat net reste négatif de 14 millions, après une perte de 53 millions un an plus tôt. L'action club Med est en forte hausse (+ 7 %, à près de 15 euros).Le président du Club Med, Henri Giscard d'Estaing, est donc confiant. Après six ans de stratégie de montée en gamme, il a affirmé, jeudi, que le Club Med « avait clairement posé les bases d'une croissance rentable ». En fait deux modèles cohabitent au sein du Club Med en fonction des saisons. Les résultats de la marque au Trident se portent mieux à la neige qu'au soleil. À l'issue de la saison hiver, les résultats semestriels 2010 du Club Med étaient bénéficiaires de 3 millions d'euros et le profit atteignait même 8 millions hors élément non récurrent. Ce résultat est inchangé à 8 millions à l'issue de l'ensemble de l'exercice, c'est-à-dire que la saison été n'a pas contribué au profit.variation de l'offreCette situation s'explique par la forte variation de l'offre commerciale en fonction des saisons. L'hiver, l'offre de séjours au ski développé par le Club Med reste sans équivalent. Elle s'adresse essentiellement a une clientèle de proximité, qui a peu ou pas d'alternative pour partir en club à la montagne. En revanche, sur les vacances d'été, lorsque la demande des Européens se concentre en majorité sur le bassin méditerranéen, le spécialiste se retrouve en concurrence frontale avec une dizaine d'autres tour-opérateurs, tel que Fram, Look Voyages, Marmara, Nouvelles Frontières, Thomas Cook, etc., quasiment toujours moins cher. Les offres sont, bien sûr, différentes d'une marque à l'autre mais pas toujours suffisamment pour décider une famille de choisir l'opérateur le plus cher. Cette concurrence n'a pas joué en sa faveur sur le marché domestique. En 2010, le nombre de clients français partant au Club Med s'est ainsi érodé de 5 % à 504.000 personnes et sur cinq ans, ce nombre s'est réduit de 11,2 %. Des concurrents tels que Marmara, situé sur l'entrée de gamme, ou Thomas Cook, en moyen de gamme, affirment avoir gagné des parts de marchés en 2010, dans un marché du voyage pratiquement stable.À la différence de ses concurrents, le Club s'adresse à des clients du monde entier à qui il propose l'intégralité de son offre, ce qui est complexe et coûteux. Pour transformer cette situation en avantage, le Club Med a conclu en 2010 un partenariat stratégique et financier avec le groupe chinois Fosun, qui détient 10 % de son capital. Un premier Club Med ouvre ce mois-ci en Chine. L'objectif est d'ouvrir cinq autres sites et d'accueillir 200.000 chinois par an d'ici à 2015. Héléna Dupuy
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.