Georges Frêche impose sa loi à un PS freiné dans sa rénovation

OppositionArnaud Montebourg peut continuer de s'indigner. Mardi soir, le bureau national du Parti socialiste a « pris acte » du vote des adhérents du Languedoc-Roussillon ? 90 % en faveur des listes régionales soutenues par Georges Frêche ? et ne proposera donc ni investiture officielle ni liste alternative à celle du président sortant de la région, pourtant exclu du PS en 2007 après des dérapages racistes et xénophobes.En difficulté dans le débat sur l'identité nationale, l'UMP s'est réjouie de ces accommodements au sein du PS. Le ministre de l'Immigration, Éric Besson, a ironisé sur ses anciens camarades socialistes, qui donnent « l'investiture à quelqu'un qui a traité les harkis de sous-hommes et a estimé qu'il y a trop de blacks dans l'équipe de France ». « Que nous disent maintenant les chantres de la morale qui viennent nous donner des leçons, les Bartolone, les Hamon, les Peillon ? » a-t-il lancé.Martine Aubry a sobrement reconnu mercredi sur France Inter que la candidature de Georges Frêche avait « réellement posé un certain nombre de questions ». « Nous avons décidé de prendre acte du choix des militants, mais de ne pas donner l'investiture nationale », a précisé la première secrétaire du PS, bien obligée, un an après son arrivée rue de Solférino, de prendre en compte le poids des barons locaux du parti dans la préparation de régionales qui s'annoncent cruciales pour la gauche, avant la présidentielle de 2012.La patronne du parti a souligné que « le bilan de Georges Frêche et de son équipe est un très bon bilan dans la région ». Le président de Languedoc-Roussillon est, avec Ségolène Royal en Poitou-Charentes, l'un des chefs d'exécutifs régionaux les plus connus des Français. « Cela suffit de dire du mal des uns et des autres. Cela suffit d'ailleurs de parler de racisme. Les tribunaux ne l'ont pas retenu », a affirmé de son côté l'eurodéputé socialiste Vincent Peillon, pour qui le président de la région Languedoc-Roussillon a été pris dans un « maëlstrom médiatique ».un nouveau casse-têteLa décision de la rue de Solférino sera ratifiée samedi à Tours lors de la convention du PS pour le lancement de la campagne des régionales. Mais le cas Frêche constitue un nouveau casse-tête concernant les alliances, car les Verts ont d'ores et déjà fait savoir qu'il n'était pas question d'un accord de second tour avec le président sortant de la région. « Laisse faire le temps : la patience est ton roi », a répondu Georges Frêche, en tendant par ailleurs une main au Modem.
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