Et si Tiger Woods effrayait la pub  ?

golf« Que Dieu bénisse Tiger ! » Lors d'une conférence sur les médias cette semaine à New York, Carol Bartz, la patronne de Yahoo, n'a pu cacher la satisfaction que lui procurent les aventures extraconjugales de Tiger Woods, le numéro un mondial du golf. « Cette semaine, nous avons eu un soutien énorme : page de une, informations, sports, potins? il était dans toutes les sections », s'est-elle enthousiasmée. « C'est mieux que la mort de Michael Jackson, car c'est plutôt difficile de placer une publicité à côté d'un enterrement », a confié Bartz?Si Yahoo, les magazines people (« US Weekly », « People ») et les médias sportifs américains se délectent de l'intérêt de ce scandale d'ordre privé, qui stimule leur diffusion et leur trafic, le champion, lui, pourrait en pâtir financièrement. Jusqu'ici, tout va bien. Aucun annonceur (Nike, Tag Heuer..) n'a renoncé à employer Tiger Woods. D'après « Forbes », les revenus annuels du golfeur s'élèvent à 110 millions de dollars, reposant pour beaucoup sur ses contrats publicitaires. Le spécialiste des boissons énergétiques Gatorade (groupe PepsiCo) va arrêter sa ligne « Tiger Focus », mais son siège assure que cette « décision a été prise voilà plusieurs mois », et est liée au renouvellement de ses marques en 2010.image écornéeMais le spécialiste de la mesure d'audience Nielsen note que depuis le 29 novembre, aucune publicité figurant le champion n'a été diffusée en prime time sur les principales chaînes de télévision américaines, alors que, auparavant, quinze l'avaient été depuis juin (Gillette, Electronic Arts, etc.). Nielsen se refuse à tirer des conclusions hâtives car la fin de certaines campagnes correspond à la celle de la saison de la PGA, l'un des principaux championnats de golf aux États-Unis.Reste que l'image du tigre est écornée : en deux semaines, Woods a chuté de la 6e à la 24e place de l'indice David Brown, mesurant la capacité des célébrités à influencer les consommateurs. Les analystes du marketing estiment toutefois que la cote du champion pourrait rebondir dès qu'il reprendra la compétition.Éric Chalmet, à New York
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