Visant 2012, Nicolas Sarkozy donne la priorité à l'emploi

Comme Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac avant lui, Nicolas Sarkozy est sur la ligne de crête. Exposé aux vents de la morne plaine économique et aux rafales de la désaffection des Français, qui manifestent, sondage après sondage, leur mauvaise humeur vis-à-vis de celui qu'ils avaient élu en 2007 sur le slogan «travailler plus pour gagner plus». Jeudi sur TF1, face à neuf de ses compatriotes, porte-voix des préoccupations quotidiennes des Français, Nicolas Sarkozy entendait procéder à une nouvelle séance de pédagogie sur la difficulté à réformer dans la crise. Et répondre à la grogne des magistrats mobilisés depuis une semaine après leur mise en cause dans l'affaire Laetitia.Il y a un an, lors d'une émission similaire, le chef de l'Etat avait annoncé une baisse du chômage «dans les mois qui viennent». La situation de l'emploi s'est fortement dégradée en 2010, avec 80.000 chômeurs en plus, soit au total 2.725.000 demandeurs d'emploi. On n'en est pas encore aux trois millions de chômeurs recensés en 1993, chiffre qui avait précipité la gauche au pouvoir dans l'abîme. Le tout sur fond «d'affaires» politico-financières, qui avaient abouti au suicide du Premier ministre de l'époque, Pierre Bérégovoy. Faible marge de manoeuvreEn 1981, l'issue avait été moins dramatique mais l'apparition du chômage de masse, combinée au scandale des «diamants» offert à Valéry Giscard d'Estaing par l'empereur centrafricain Jean-Bedel Bokassa, avait pesé lourd dans la défaite du président sortant. Et le «tournant» de la rigueur annoncé par Jacques Chirac en octobre 1995, quelques mois seulement après son élection sur le thème de la « fracture sociale », avait été rejeté par des Français déjà révoltés par l'affaire de l'appartement du Premier ministre Alain Juppé.Nicolas Sarkozy n'ignore rien des heures sombres de ses prédécesseurs. Son exercice de reconquête de l'opinion intervient dans une période troublée par de nouvelles polémiques sur les congés malencontreux de François Fillon, en Egypte, et de Michèle Alliot-Marie, en Tunisie. Disposant de faibles marges de manoeuvre, en raison du niveau élevé des déficits et de la dette, le chef de l'Etat devait notamment annoncer sur TF1 un renforcement des contrats aidés et appeler à la mobilisation en faveur des jeunes et des seniors. Le tout sur fond de discours pour le «travailler mieux», slogan qui a fait son apparition à droite et à gauche ces dernières semaines.En 2007, Nicolas Sarkozy avait aussi promis d'être «le président du pouvoir d'achat». Président du G20 jusqu'à la fin de l'année 2011, il s'est engagé à tout faire pour stabiliser les prix des matières premières alors que les prix agricoles flèchent dangereusement à la hausse le blé, l'huile, le cacao et le coton. Sans parler du spectre de l'inflation, nourri par une hausse des prix de 2,4% en janvier dans la zone euro.
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