L'étau se resserre sur la fortune des Ben Ali

La traque contre les avoirs de la famille Ben Ali se poursuit. Après la Tunisie, la France, l'Union européenne, la Suisse, c'est au tour des autorités de Dubai d'être interpellées pour participer au gel des avoirs colossaux détournés par le clan du président déchu Zine el Abidine Ben Ali. Le cabinet d'avocat DLA Piper doit saisir aujourd'hui ou demain la cellule contre le blanchiment et les cas suspects de Dubai « pour qu'elle prenne toutes les mesures nécessaires pour identifier et geler tous les fonds ou les actifs » liés à la famille Ben Ali.La requête a été faite à la demande de Sherpa. L'association française spécialisée dans la dénonciation de la délinquance économique a déjà porté plainte en France avec Transparency Internationale et la commission arabe des droits humains pour « recel et blanchiment de détournement de fonds publics ». Une enquête a été ouverte le 24 janvier. Un avion appartenant à la famille Trabelsi a été saisi. Saisie des comptes bancaires« Plusieurs sources concordantes affirment que la famille Ben Ali a quitté l'Arabie Saoudite, où elle avait trouvé refuge, pour s'installer à Dubai », explique Maud Perdriel, juriste à Sherpa. La requête vise Zine el Abidine et Leïla Ben Ali mais également les gendres de la famille (Zarrouk, Chiboub, Mabrouk, Sakh el-Materi) et l'incontournable Belhassem Trabelsi. Dubai, membre des Émirats arabes unis, est connu pour ses incroyables projets immobiliers. C'est également une place financière très prisée des grandes fortunes. « Il est intéressant de voir si Dubai, qui a ratifié la convention des Nations unies contre la corruption, va coopérer pour geler les avoirs de la famille Ben Ali », souligne Maud Perdriel. L'étau se resserre sur la fortune de la famille Ben Ali. En Tunisie, tout d'abord, où le Conseil des ministres du gouvernement provisoire tunisien a décidé jeudi une série de « mécanismes pratiques » pour récupérer les biens détournés de l'ancien régime. L'Union européenne a annoncé le 30 janvier le gel des avoirs de la famille Ben Ali et de son entourage. La Belgique a déjà saisi des comptes bancaires et un immeuble. La Suisse a ouvert une enquête pour blanchiment d'argent et aurait déjà gelé des dizaines de millions de francs suisses.Aux États-Unis, le FBI a ouvert une enquête sur d'éventuels biens détenus par le clan Trabelsi. Le Canada cherche également à geler des comptes du clan. Belhassem Trabelsi, l'un des frères de Leïla Den Ali, a perdu son statut de résident permanent au Canada. La Tunisie a demandé son extradition. Mais son expulsion risque de prendre beaucoup plus de temps. Xavier Harel
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