chris viehbacher, directeur geneRal de Sanofi-aventisComprenez-vous la polémique sur la façon dont a été menée la campagne de vaccination contre la grippe A ?Non. Pour moi, il s'agit d'un débat politique et non de santé publique. D'ailleurs, il est essentiellement français. On le retrouve un peu en Allemagne, mais pas aux États-Unis, où 60 à 70 millions de personnes se sont fait vacciner. Cette pandémie a déjà fait plus de 15.000 morts dans le monde, notamment des enfants et de jeunes adultes et rien ne dit qu'elle soit terminée. Il me paraît normal que les autorités de santé fassent tout pour nous protéger.C'est surtout le caractère disproportionné de la réponse qui est reproché...Si j'étais au ministère de la Santé, je trouverais normal de ne prendre aucun risque. Et l'OMS, en position de responsabilité, ne pouvait que réagir sans tarder. Je suis sûr qu'elle a fait son travail en toute bonne foi.Des sénateurs ont réclamé une commission d'enquête sur le rôle des laboratoires dans cette affaire. Que leur répondez-vous ?Je trouve très troublant que l'on minimise les risques liés à cette pandémie. Ce débat n'est pas bon : il fait naître des doutes chez les Français, et je crains que nous soyons mal préparés lors de la prochaine pandémie.Que vous inspirent les annulations de commandes de vaccins ?Après s'être fortement investi dans la production et s'être mobilisé sept jours sur sept, il est difficile de se retrouver ainsi sous le feu des critiques. Surtout pour une activité qui ne va pas faire grimper notre cours de Bourse et qui n'est pas récurrente. Cela dit, Sanofi n'a volontairement pas accepté de grosses commandes, nous sommes donc beaucoup moins exposés que certains de nos confrères aux annulations. Propos recueillis par A. T.

latribune.fr

10 Févr 2010, 23:48

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