OMC : le candidat sud-coréen s'inquiète des négociations transatlantiques

Un accord de libre-échange transatlantique serait-il une menace pour l\'OMC? C\'est en tout cas la crainte du ministre sud-coréen du Commerce, Taeho Bark, l\'un des neuf candidats à la présidence de l\'OMC. \"J\'ai peur que les négociations sur un accord transatlantique de libre-échange n\'accaparent les ressources de l\'Union européenne et des Etats-Unis\", a déclaré Taeho Bark dans un entretien au quotidien allemand Die Welt mercredi. Un accord transatlantique historiqueL\'Union européenne et les Etats-Unis veulent en effet lancer des négociations pour créer l\'une des plus grandes zones de libre-échange du monde. Sachant que les deux économies pèsent à elles seules 50% de la richesse mondiale et près d\'un tiers du commerce mondial. De fait, l\'Union européenne et les Etats-Unis seraient en passe de régir les règles du commerce international. S\'il s\'agit d\'un projet de longue date, à l\'initiative des Américains, les deux parties aimeraient toutefois que les pourparlers commencent rapidement, si possible avant la fin de la présidence irlandaise de l\'Union européenne, en juin prochain. Si le Commissaire européen au Commerce Karel de Gucht presse le pas, ce calendrier semble toutefois un peu trop ambitieux aux yeux de la ministre française du Commerce extérieur Nicole Bricq. Alors que certains experts se montrent pessimistes quant à l\'aboutissement d\'un tel accord, eu égard aux échecs passés, de son côté, Taeho Bark se montre très optimiste. Le ministre du commerce sud-coréen estime en effet que ce partenariat a \"de plus grandes chances\" de voir le jour que de précédentes tentatives. Et pour cause, selon lui, \"cette fois-ci politique et économie soutiennent les plans avec la même intensité\".\"L\'OMC serait en grande difficulté\"Problème: \"l\'OMC serait alors en grande difficulté, car même les grands pays n\'ont que des ressources en personnel limitées\", s\'inquiète le ministre sud-coréen dans le quotidien allemand. Taeho Bark déplore l\'\"état critique\" dans lequel se trouve l\'organisation internationale. Celle-ci n\'arrive pas à endiguer la prolifération des accords bilatéraux, pourtant contraires à son principe. \"Nous avons perdu la culture du dialogue au sein de l\'OMC\", selon le ministre sud-coréen, qui promet, s\'il est choisi de \"faire avancer le dialogue ouvert\".Pour rappel, le processus de sélection du nouveau directeur général de l\'organisme, qui succèdera au français Pascal Lamy, a commencé début avril. En plusieurs étapes, ce processus doit permettre de dégager un consensus parmi les 158 Etats-membres pour l\'un des neuf candidats en lice. Il semble établi que le poste reviendra cette fois-ci à un pays émergent.Préférer le multilatéral au bilatéralOr, justement, pour le ministre sud-coréen, les pays émergents ont tout à gagner du multilatéralisme. \"Mon pays constitue l\'exemple d\'une économie qui a atteint la prospérité grâce au commerce\", a expliqué Taeho Bark. Avant de préciser: \"je veux partager cette expérience avec d\'autres pays en développement de l\'OMC\". Rappelons à cet égard que la Corée du Sud a lancé fin mars des négociations avec le Japon et la Chine pour un accord de libre-échange. Lire aussi: l\'OMC a-t-elle encore un avenir ? 
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