International Power, dernier rescapé de l'ancien monopole britannique de l'électricité

À la fin des années 1980, cela peut sembler bien loin, la Grande-Bretagne possédait encore un électricien national unique, le CEGB (Central Electricity Generating Board), équivalent d'EDF en France. Mais le pays décide alors de jouer les pionniers dans la libéralisation de ce secteur et, en 1990, le CEGB est éclaté en trois entités?: Nuclear Electric, Power-Gen et National Power.Le premier, Nuclear Electric, dans lequel sont logées les centrales nucléaires, se marie très vite avec Scottish Nuclear et l'ensemble se rebaptise British Energy. Privatisé en 1996, puis renationalisé pour échapper à une faillite certaine, British Energy tombe finalement dans l'escarcelle du français EDF en 2008.Power-Gen, lui, n'attendra pas aussi longtemps avant de passer sous pavillon étranger. Dès 2001, l'allemand E.ON n'en fera qu'une bouchée pour 8,1 milliards d'euros et presque autant de reprise de dette.Restait le troisième, National Power, le plus important également, puisqu'il avait hérité de 46 % des actifs du CEGB. En 2000, le conseil d'administration décide de scinder l'entreprise en deux entités. Innogy, très centré sur le marché national et qui devient vite le premier distributeur d'électricité en Grande-Bretagne. Et International Power dont les actifs seront plutôt situés à l'étranger. L'idée est que les deux entités seront mieux valorisées séparément qu'ensemble. De fait, Innogy est très vite convoité par l'autre électricien allemand, RWE, qui se l'offre en 2002 pour 5 milliards d'euros et près de 4 milliards de reprise de dette.Croissance internationaleInternational Power, le groupe qui fusionne avec GDF Suez, est donc le dernier rescapé de l'ex-monopole britannique de l'électricité. Depuis 2000, il a bien grandi toutefois. Ses capacités de production, qui étaient d'environ 8.000 mégawatts voilà dix ans, dépassent désormais les 34.000 mégawatts, avec un bon équilibre entre les différentes sources d'énergie. L'Europe lui procure encore plus de la moitié de ses profits (299 millions de livres sur 572 millions au premier semestre 2010), mais il s'est aussi fortement développé en Australie, en Amérique du Nord, en Asie et au Moyen-Orient. O. E.
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