GDF Suez, nouveau géant de l'électricité

GDF Suez semble apprécier les mariages en été. Deux ans après la fusion des deux groupes français (en juillet précisément), le géant énergétique a officialisé mardi son union avec le britannique International Power. Ce mariage n'est pas une surprise en soi si l'on sait que les deux entités avaient déjà entamé des discussions avant d'abandonner leurs pourparlers en janvier. Par ailleurs, tous deux avaient confirmé le 19 juillet être à nouveau en négociations et les rumeurs de presse du week-end dernier ne laissaient plus de doute sur l'issue imminente des tractations.Pourtant, cette opération a de quoi surprendre. Par sa nature, tout d'abord. Concrètement, elle prend la forme d'une fusion assortie d'une introduction en Bourse. GDF Suez va en effet apporter à International Power ses activités d'énergie à l'international pour les mettre en commun avec celles du groupe britannique au sein d'un nouvel ensemble (pour l'heure baptisé « New International Power ») qui sera coté à Londres. La valeur des actifs apportés par le groupe français s'élève à 21 milliards d'euros (y compris une dette de 4,4 milliards), alors que celle de son partenaire britannique est estimée entre 8 et 9 milliards d'euros. Ce nouveau géant de l'énergie sera détenu à 70 % par GDF Suez tandis que les actionnaires de l'énergéticien britannique en détiendront 30 %. Ces derniers recevront par ailleurs un dividende exceptionnel de 92 pence par action (soit 1,7 milliard d'euros). Au final, selon les premières estimations, la capitalisation de New International Power devrait atteindre 15 à 16 milliards de livres (18 à 19 milliards d'euros).les promesses des émergentsAu-delà du montage, c'est bien sûr l'intérêt stratégique de l'opération qui fait sens. La fusion va ainsi donner naissance au premier groupe énergétique mondial, hors sociétés pétrolières, avec un chiffre d'affaires avoisinant 84 milliards d'euros. Avec plus de 100.000 mégawatts de capacités installées, le groupe se place désormais au deuxième rang mondial derrière EDF. Son résultat d'exploitation estimé sera de 3,2 milliards de livres (3,8 milliards d'euros). Mais, avant tout, cette fusion permet aux deux groupes de faire un grand bond en avant à l'international et précisément sur les marchés émergents à forte croissance. Le groupe sera quasi omniprésent dans le monde?: en Amérique du Nord, au Moyen-Orient, en Australie, en Asie mais surtout en Amérique latine où le nouvel ensemble entend concentrer ses forces puisque cette région regroupe pour l'heure 66 % des investissements engagés.« Ce projet nous permet de mieux répartir le développement et les risques régulatoires inhérents à ce secteur », considère Gérard Mestrallet, le président de GDF Suez. Deux ans après sa naissance, le groupe se dote, en tout cas, de solides fondamentaux industriels à l'international, capables de capter la croissance là où elle se trouve, à savoir sur les marchés émergents.
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