Casey Affleck n'a certes pas le sourire charmeur de son frère Ben, mais son regard perçant compense amplement. Découvert dans la série des « Ocean's » de Steven Soderbergh, il a définitivement fait son entrée dans le top des acteurs à suivre de près avec « Gone Baby Gone » de Ben Affleck, et surtout « l'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » d'Andrew Dominik. Il persiste et signe avec « The Killer Inside Me », de Michael Winterbottom, où il campe Lou Ford, l'adjoint du shérif d'un bled paumé des États-Unis, dans les années 1950. Tout se passe bien dans le meilleur des mondes, jusqu'au jour où il rencontre la très belle Joyce (Jessica Alba), qui fait renaître en lui de violentes pulsions.Adapté du roman « le Démon dans ma peau », signé de l'Américain Jim Thompson, auteur de livres à succès dans les années 1940 et 1950, « The Killer Inside Me » est un de ces thrillers qui vous happe dès les premières scènes. Et ici, cela commence par une séance de sport en chambre entre Jessica Alba et Casey Affleck. Mais ne prenez pas ça pour du racolage, il s'agit tout bonnement d'une entrée directe dans le vif du sujet, celui de la folie meurtrière d'un homme à qui on aurait donné le bon Dieu sans confession.Le livre étant écrit à la première personne, le réalisateur a décidé de suivre le même schéma narratif. Pas un plan, donc, sans Casey Affleck et ses yeux bleus tour à tour froids, passionnés ou effrayants. Inquiétant, étrangement attachant, l'acteur ne nous laisse pas de répit. Les seconds rôles ne sont pas en reste. Jessica Alba en prostituée perverse salit un peu sa réputation de gentille fille de Hollywood, ce qui lui va très bien. On découvre aussi une Kate Hudson capable de jouer autre chose que les délurées, parfaite en « girl next door ». Tout ça dans l'ambiance du Texas des années 1950, où santiags, stetsons et mise en plis suivent le rythme du blues de l'époque.Marine Cluet

latribune.fr

10 Août 2010, 23:25

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