La machine à exporter chinoise accélère encore

La Chine a de nouveau surpris mardi, en annonçant un excédent commercial record pour juillet, à 28,7 milliards de dollars, au plus haut depuis janvier 2009. Il a déjoué les pronostics des analystes, qui tablaient sur 10 milliards de dollars, et relègue au rang de souvenir le mois de mars, quand la Chine avait pour la première fois en six ans accusé un déficit. Ce résultat a été obtenu grâce à des exportations qui ont bondi de quelque 38 % par rapport à juillet 2009, atteignant plus de 145,5 milliards de dollars, tandis que les importations ont progressé sur un an de 22,7 %, à près de 117  milliards de dollars, mais, fait notable, elles connaissent un ralentissement pour le quatrième mois consécutif. « Cette amélioration est à mettre au compte des exportations, qui progressent de 1,2 % par rapport au mois précédent, et d'une baisse des importations de 5,6 % par rapport à juin. Ces chiffres accroissent les inquiétudes sur le ralentissement de l'économie intérieure », explique Steve Barrow, analyste chez Standard Bank. Distorsion de concurrenceDepuis la crise financière et le plan de relance contracyclique mis en place en 2009, Pékin compte en effet rééquilibrer le développement de son économie en s'appuyant sur sa consommation intérieure davantage que sur les exportations. Les chiffres publiés montrent que les achats de produits de consommation courante - des téléviseurs aux vêtements  - n'ont pas été pénalisés par la crise de la dette dans l'ensemble de l'Europe, ni par la faiblesse de la reprise économique aux États-Unis. Surtout, ces chiffres vont relancer le débat sur la valeur de la monnaie chinoise, que les États-Unis et les Européens considèrent sous-évaluée, ce qui crée une distorsion de concurrence en faveur des exportateurs de l'ex-empire du Milieu. En effet, depuis que Pékin a décidé, à la mi-juin 2010, de renoncer au « peg » qui liait dollar et yuan en acceptant une fluctuation de 5 %, la devise chinoise s'est appréciée d'à peine 1 % par rapport au billet vert.Certains parlementaires américains considèrent que la monnaie chinoise devrait être réévaluée de 40 %. Les appels à des mesures de rétorsion à l'égard de la Chine risquent donc de se multiplier outre-Atlantique, alors que se profilent les élections de mi-mandat pour le président Barack Obama. « Aux États-Unis, le taux de chômage est proche des 10 % et les statistiques qui doivent être publiées cette semaine devraient encore montrer un énorme déficit commercial de plus de 40 milliards de dollars », relève Brian Jackson, analyste à la Royal Bank of Canada à Hong Kong, cité par l'AFP. n
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