La moisson de blé française moins catastrophique que prévu

Alors que les derniers coquelicots fânent, la moisson de blé se termine dans le Nord de la France. Et après les frayeurs du mois de juillet, les agriculteurs respirent. La vague de chaleur aura fait plus de peur que de mal au blé français. Selon les dernières estimations de FranceAgriMer, au 10 août, l'estimation de la production française est « légèrement supérieure à 35 millions de tonnes ». En juin, FranceAgriMer (établissement public) anticipait 35,3 millions de tonnes, puis moins de 35 millions de tonnes dans les colonnes de « La Tribune », fin juillet. Mais la récolte s'est avérée meilleure que prévu dans le Nord et certaines parties de la Normandie. Pour Agritel, les estimations de FranceAgriMer sont encore optimistes, et le chiffre final devrait plutôt ressortir à 34,7 millions de tonnes. Les rendements moyens ne sont finalement pas si mauvais : à 71 quintaux par hectare, ils sont proches de la moyenne quinquennale. Ils sont en revanche très hétérogènes, puisqu'ils peuvent varier de 50 à 90 quintaux l'hectare. En Russie, où la sécheresse a été à la fois beaucoup plus longue et plus prononcée, les rendements ont parfois chuté jusqu'à 10 quintaux l'hectare. Par rapport à 2009, la moisson est toutefois médiocre : les surfaces plantées ont augmenté, et pourtant la moisson sera inférieure de 1,5 million de tonnes. Les cours du blé chutaient de 1,53 % à 209,75 euros sur le Nyse Liffe lundi (ex-Euronext). Après un envol de 60 % en 6 semaines, les inquiétudes semblent se tasser. En revanche, l'autre céréale à paille la plus touchée par la canicule, l'orge, voit ses cours suivre des montagnes russes sur le marché à terme. L'orge de brasserie, un contrat tout récent où les volumes sont encore faibles, n'a d'ailleurs pas coté ce lundi, après plusieurs séances de variations qui rappellent plus la bulle Internet que le marché des céréales : + 7,71 % le 2 août, + 5 % le 4 août et - 11,09 % le 9 août, pour un dernier cours de 204,50 euros. Il s'échangeait en fait à 190 euros entre professionnels. « Sur l'orge, l'embargo russe a eu un effet encore plus brutal que sur le blé. Les exportateurs d'orge russes ont dû racheter en catastrophe les positions vendeuses qu'ils détenaient, puisqu'ils se retrouvaient brutalement sans marchandise » constate Michel Portier, directeur général d'Agritel, qui estime que l'orge était monté beaucoup trop haut. La céréale se traite d'ordinaire moins chère que le blé, et elle l'avait pourtant dépassé plusieurs séances durant.
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