L'industrie auto européenne réduit drastiquement ses emplois

L'hémorragie des emplois continue dans l'industrie automobile en Europe. Renault doit supprimer 6.000 emplois, dont 4.000 ont fait l'objectif d'un comité central d'entreprise (CCE)en début de semaine. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a estimé hier qu'" au moins le double, voire le triple " était menacé en raison des répercussions sur les entreprises sous-traitantes. PSA n'est pas en reste. Le constructeur a récemment annoncé que son usine de Rennes allait se séparer d'ici à la fin de l'année de la totalité de ses intérimaires, actuellement au nombre d'un millier. Le site de Poissy (Yvelines) en supprimera poursa part 700.Les effectifs du groupe PSA vont globalement continuer à " baisser " en Europe de l'Ouest, avait affirmé fin juillet son président Christian Streiff, lors de la présentation des résultats semestriels. Le groupe a supprimé 9.775 postes en un an. Le directeur des ressources humaines, Jean-Luc Vergne, assure que le groupe compte sur les départs naturels, soit 4.000 personnes en moyenne par an.La contraction des emplois est flagrante à l'échelle de la France. L'industrie automobile y occupait 275.000 personnes en décembre, contre 321.000 en 2000. Une sacrée hémorragie. L'ensemble de la filière, malgré la multiplication des services, fait travailler 2,46 millions de salariés dans l'Hexagone, contre 2,6 millions au début de la décennie.8.000 POSTES SUR LA SELLETTE CHEZ BMWGM a pour sa part annoncé mardi soir qu'il sacrifierait 600 emplois en Espagne sur son site de Saragosse. Le groupe américain affronte par ailleurs des mouvements sociaux sur son site de Strasbourg, spécialisé dans les transmissions, qu'il compte céder. Les syndicats essayent d'obtenir des garanties sur la pérennité des 1.260 emplois touchés.Même le haut de gamme est touché, puisque BMW, dont la politique sociale a toujours été jugée exemplaire, a engagé une vaste restructuration, qui prévoit de faire passer à la trappe plus de 8.000 postes. En juillet, Volvo Car (filiale de Ford) avait annoncé la suppression de 2.000 emplois, dont 1.200 en Suède.Les constructeurs réduisent les emplois en Europe occidentale, où les marchés sont globalement stagnants, au profit des pays émergents, à la fois à destination des marchés locaux mais aussi pour réexporter vers le Vieux Continent en réduisant sensiblement les coûts. PSA produit ainsi des Peugeot 207 en Slovaquie, en attendant le C3 Picasso, des véhicules destinés essentiellement à l'Europe de l'Ouest. Même chose pour la Renault Clio break assemblée en Turquie. " Il s'agit d'une mode managériale qui ne se justifie pas forcément par un vrai calcul, compte tenu des coûts logistiques ", explique toutefois un grand équipementier. Pourtant, la tendance ne risque pas de se renverser à court et moyen terme.
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