La vidéo sur le Net, un business qui explose

En quelques minutes le 26 septembre, le lapsus de Rachida Dati dans l'émission politique « Dimanche Plus » a fait le tour du Net, après qu'un petit malin a eu l'idée de mettre en ligne l'extrait sur Lepost.fr. En trois jours, cette vidéo a été vue 2,5 millions de fois sur les seuls sites diffusant le document hébergé par Dailymotion. Ce dernier a vendu pour plus de 20.000 euros net de publicité sur la vidéo (sans compter les revenus générés par le trafic).Regarder une vidéo sur le Net est devenu monnaie courante. Selon une étude de Yahoo France, les internautes passent déjà un tiers de leur temps en ligne à regarder des vidéos. Cette audience en pleine explosion se monétise. Car après les vidéos amateurs, boudées par les annonceurs, de plus en plus de vidéos dites premium, issues de productions audiovisuelles ou cinéma, sont diffusées gratuitement et légalement sur Internet.droits de diffusion onéreuxAu premier semestre, le chiffre d'affaires de la vidéo en ligne a fait un boom de 170 % en France, selon le Syndicat des régies Internet (SRI). Les tarifs des spots publicitaires, qui sont placés avant, pendant ou après ces nouveaux formats, sont de 3 à 5 fois supérieurs à ceux des bannières classiques. Notamment parce que l'internaute accepte sans broncher le spot publicitaire de 30 secondes diffusé avant la vidéo qu'il a choisi de regarder. Numéro un, YouTube attire chaque mois en France 17 millions de visiteurs uniques selon Médiamétrie, devant Dailymotion (8 millions). TF1, M6, France Télévisions ou Arte ont lancé leurs services de télévision de rattrapage qui permettent de revoir gratuitement les émissions, les films ou les séries après leur diffusion télé. « 70 millions de vidéos de rattrapage sont regardées chaque mois sur le site de TF1, sur un total de 120 à 160 millions », explique Sylvia Tassan, de TF1 Publicité.Le succès est tel que l'on parle déjà de pénurie de vidéos à vendre aux annonceurs. « Le volume total de spots vidéo qui peuvent être achetés sur le Web équivalent à une seule campagne télévisée. Pour les annonceurs, c'est de la dentelle », explique Katiana Cohen directrice associée chez Aegis. « Il y a un décalage entre l'offre et la demande », confirme Christophe Dalmasso, de la régie vidéo Smartclip. Les programmes des chaînes ne restent que sept jours disponibles en télé de rattrapage. De nombreuses séries américaines ou films ne sont pas mis en ligne, le producteur demandant des droits de diffusion sur Internet trop onéreux. « Nous ne mettons pas de films en ligne, et nous avons jugé que le prix demandé pour la série ?Heroes? n'était pas attractif non plus », témoigne Laurent Souloumiac chez France Télévisions. Il n'y a pas que les programmes télé. « L'internaute recherche d'abord des formats courts, inédits. Aux États-Unis, les supports de presse sont les premiers supports de vidéos consommées », indique Julien Leroy d'Advideum.
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