Les chaînes de télé sont tiraillées

Les chaînes de télévision sont prises entre deux feux. L'audience des services de rattrapage ne suffit pas à satisfaire les annonceurs, le nombre de spots et d'émissions étant limité. Pourtant, les chaînes auraient un moyen simple d'accroître cette audience et le chiffre d'affaires qui lui est lié?: nouer des accords avec les plates-formes de partage de vidéos comme YouTube ou Dailymotion. Les deux sites leur ont fait des propositions en ce sens. « De plus en plus de chaînes, comme Channel 4 au Royaume-Uni, ont une stratégie multiplates-formes. Nous sommes ouverts pour passer de vrais accords de distribution », indique Anthony Zameczkowski en charge des partenariats européens de YouTube.En France, les grandes chaînes freinent des quatre fers. « YouTube est venu nous voir, mais nous considérons qu'avec M6 nous offrons un service d'aussi bonne qualité. Nous n'éprouvons pas la nécessité d'être visibles. À un moment, ils risquent de nous concurrencer », témoigne Valéry Gerfaud, à la tête de M6 Web. Principale peur des chaînes?: être exclue de la chaîne de la valeur, et voir les sites de partage vidéos aller négocier directement avec les producteurs.« On ne veut pas laisser le loup entrer dans la bergerie », explique-t-on au sein d'une grande chaîne hertzienne. Pour l'instant, le risque est inexistant.Minimums garantis exigésLes producteurs gagnant bien plus d'argent en diffusant films et émissions sur les écrans de télévision, ils n'ont aucun intérêt à court-circuiter les diffuseurs. Mais compte tenu de la croissance d'Internet, les chaînes craignent de voir un jour les revenus générés sur la Toile égaler ceux du petit écran. Si M6 et TF1 sont très fermés sur la question, France Télévisions est ouvert à « des discussions avec YouTube, mais exige des minimums garantis », selon Laurent Souloumiac. Les chaînes de la télévision numérique terrestre (TNT) ont moins à perdre et pourraient basculer. Les chaînes info, comme France 24 ou BFM TV, ainsi que la minigénéraliste NRJ 12 ont déjà signé avec YouTube. S. C.
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