Le baril à 60 dollars en 2010 jugé crédible

matières premièresDans le milieu du pétrole, Agustin Carstens, ministre des Finances du Mexique et président de la banque centrale depuis hier, est considéré comme « le meilleur, mais le moins bien payé des traders ». En couvrant la production du pays à 70 dollars pour 2009, l'homme politique a vu juste, et fait gagner 5 milliards de dollars à son pays. Grâce aux options, le Mexique a en effet pu vendre sa production à un prix supérieur de 10 dollars au cours moyen constaté cette année. Après ce succès, l'opération de couverture que le ministre des Finances a mis en place pour 2010 pourrait faire tache d'huile. Le Mexique a déjà vendu 230 millions de barils, à 57 dollars le baril. Preuve que le pays accorde peu de crédit aux cours actuel du baril, qui oscillent vers les 70 dollars. Le baril de brent pour livraison rapprochée cotait 71,70 dollars ce jeudi, soit plus que le WTI (70,29 dollars). Sur le Nymex, le WTI pour livraison en juin prochain coûte déjà 76 dollars. Et les banques prévoient des cours nettement plus élevés, comme Goldman Sachs, qui voit le pétrole à 92,50 dollars d'ici un an.opérateurs plus frileuxPourtant, « les opérations de couverture pour les producteurs sont en train de se multiplier. On observe une forte augmentation des positions ouvertes de vente à 60 dollars pour juin 2010 depuis la semaine dernière », constate Olivier Jakob chez Petromatrix. La crainte d'un nouveau creux dans l'activité économique semble donc primer chez les producteurs, qui cherchent sur les marchés à terme une assurance contre la volatilité. Même si globalement, « les opérateurs se montrent plus frileux que d'ordinaire, après s'être brûlés les ailes sur des opérations de couverture » sur 2008 et 2009, selon un spécialiste des opérations de trading. Ainsi parmi les utilisateurs chevronnés des « futures », les compagnies aériennes se montrent aujourd'hui hésitantes, après avoir usé et abusé de produits trop sophistiqués qui se sont retournés contre eux. Air France a ainsi décidé de réduire ses opérations de couverture sur le kérosène, en ne couvrant que 80 % de ses besoins sur un an, au lieu de 100 % sur deux ans. Pourtant, sur le moyen terme, les opérations de couverture s'avèrent le plus souvent rentables : Air France estime avoir économisé 5 milliards de dollars sur dix ans en se couvrant contre la volatilité du kérosène, mais ce gain se réduira à 4,2 milliards de dollars fin 2009 en raison d'une perte de près de 500 millions d'euros sur des opérations de couverture passée sur le troisième trimestre. Singapour Airlines, China Airlines et Easyjet ont également passé de lourdes pertes sur des opérations de couverture complexes lancées en 2007 et 2008. Aline Robert
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