Présentant mardi ses voeux à la presse, le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste, en a profité pour peaufiner son profil d'indépendant. « Nous ne sommes pas payés pour être populaires », a déclaré celui qui tend à devenir la bête noire d'EDF et d'Areva. En 2011, l'ASN va d'ailleurs ouvrir plus largement un dossier très sensible : la sous-traitance d'EDF dans ses centrales nucléaires.« EDF emploie 20.000 salariés dans ses centrales et 20.000 sous-traitants. Il est important que nous contrôlions comment EDF surveille et traite ces prestataires », a expliqué André-Claude Lacoste. L'ASN a prévu de travailler selon deux axes sur ce sujet dans les mois qui viennent. D'une part, vérifier qu'EDF garde en interne un volume de compétence suffisant pour exercer ses responsabilités ; d'autre part, effectuer des campagnes d'inspection ciblées sur la sous-traitance. En contrôlant par exemple le bon respect de la réglementation dans les tâches sous-traitées ou encore les conditions de passation de marché. « Nous allons demander à EDF ce que signifie ?mieux disant? dans cette matière », précise André-Claude Lacoste. Et vérifier que les prestataires disposent du temps suffisant pour préparer leurs interventions.« Nous ne voulons pas d'une sûreté nucléaire à deux vitesses dans le monde », a par ailleurs rappelé le président de l'ASN. Nicolas Sarkozy a annoncé le 4 novembre, en recevant le président Hu Jintao, la décision française de construire avec la Chine de « nouveaux réacteurs en commun », projet cher à Henri Proglio, PDG d'EDF. « Si la France couvrait de son drapeau un réacteur qui ne réponde pas au niveau de sûreté de la génération 3, nous serions amenés à en interdire la construction en France », a martelé André-Claude Lacoste. Et à le dire haut et fort. M.-C. L.

latribune.fr

11 Jan 2011, 23:23

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