Des visions stratégiques très différentes

Stratégie contre produits. Renault mène une vraie politique mondiale, avec des implantations géographiquement diversifiées et des projets de véhicules révolutionnaires répondant à de nouveaux besoins. Centré sur l'Europe, globalement conservateur dans ses choix, PSA offre en revanche des produits « classiques » plus attractifs. Deux visions finalement très différentes, voire opposées.Louis Schweitzer puis Carlos Ghosn ont, à la tête de Renault, favorisé les grandes alliances internationales (prises de contrôle du japonais Nissan, du roumain Dacia, des activités automobiles du sud-coréen Samsung). Ils ont joué la carte du déploiement en Roumanie et en Corée du Sud donc, mais aussi au Maroc (projet de site géant à Tanger) ou en Inde (usine de Chennai avec Nissan). Et ce, notamment à travers le programme de véhicule familial à bas coût, dont le succès est ? à quelques exceptions près ? planétaire (Dacia Logan, Sandero et maintenant 4×4 Duster). Renault prépare désormais le coup d'après avec une voiture « ultra-bas coût » (2.500 euros) en coopération avec l'indien Bajaj. Enfin, avec Nissan, il est le constructeur le plus impliqué dans la future voiture électrique. Un pari d'ailleurs risqué.PSA négocie une allianceRien de tout cela chez PSA. Ses points d'ancrage majeurs hors d'Europe se limitent à la Chine et au Brésil, avec des volumes modestes qui en font un acteur mineur. Son projet de modèle bas de gamme à vocation internationale se déploie lentement et les volumes prévus n'ont a priori rien à voir avec ceux de Renault. Quant aux véhicules électriques, ils seront dans un premier temps prudemment achetés chez Mitsubishi. Certes, PSA négocie une alliance capitalistique avec ce dernier. Mais, même si celle-ci se réalise, PSA sera l'un des derniers à procéder à un tel mariage.Seulement voilà : en attendant, la dynamique produits est nettement plus forte aujourd'hui chez PSA que chez Renault, échaudé par les déboires dus à ses audaces passées et qui offre des modèles assez passe-partout (Twingo, Mégane, Laguna, voire Scénic III). Avec le monospace C4 Picasso, Citroën a su en revanche renouveler le genre (fonctionnalité, luminosité). Le Peugeot 3008, bientôt proposé en 4×4 hybride, séduit par son style et son agrément de conduite. Ses ventes en 2009 dépassaient de 30 % les objectifs. Le minispace Citroën C3 (86.000 ventes à ce jour) est très ingénieux, comme la berline C3 avec son immense pare-brise. Et la gamme de luxe DS représente une tentative intéressante de pallier l'absence de vrai haut de gamme en France. A.-G. V.
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