Les cours du zinc ignorent le futur déficit de l'offre

Avec le rachat, lundi, des activités zinc d'AngloAmerican, Vedanta Ressources est devenu numéro un mondial du minerai dont les cours se trouvent quelque peu malmenés. En moins d'un mois, la tonne de zinc vient d'abandonner 15 %. Le contrat d'une tonne de zinc pour livraison en juin cotait hier 2.043 dollars sur le London Metal Exchange (LME), soit un recul de plus de 2 %. Le métal se trouve ainsi un des plus maltraités des métaux de base, depuis le début de l'année sur fond de crainte d'un ralentissement des consommations européenne, mais aussi chinoise alors que l'Empire du Milieu tente de juguler l'inflation en ralentissant par tous les moyens les cadences de la croissance. Les stocks de zinc sont d'ailleurs abondants sur le LME, comme à Shanghaï. Pourtant, les fondamentaux du marché pourraient se tendre, si l'on en croit les participants à la conférence sur le sujet qui s'est tenue à Bergen la semaine dernière.« Les performances du zinc ont été faibles en raison d'un marché physique bien approvisionn頻, explique Gayle Berry chez Barclays Capital. Alléchés par le redémarrage des cours à la fin 2009, les producteurs s'en sont donnés à coeur joie. Xstrata a vu sa production de zinc grimper de 15 %, tandis que Nyrstar, numéro un des produits dérivés sur le minerai, a produit 48 % de plus au cours des trois premiers mois de l'année par rapport à 2009. Mais plusieurs mines ont été définitivement fermées durant la crise. Et un des principaux relais de croissance de la production de zinc est actuellement sur la sellette. il s'agit de l'extension de la mine de Red Dog, en Alaska, exploitée par le canadien Teck Ressources, qui attend d'obtenir son permis d'exploitation. Pour des raisons environnementales, les Inuits militent contre ce projet portant sur le site d'Aqqaluk. Sans ce nouveau développement, la mine devrait voir sa production chuter à partir d'octobre 2010, avant de fermer. Ce qui pèserait fortement sur l'offre mondiale. la demande repart fortement« Un très fort redémarrage de la demande est en train de se produire, ce qui devrait influencer le marché des concentrés de zinc », prévient l'analyste de Barclays Capital, persuadé que les cours du zinc toucheront des niveaux historiquement élevés dans les années à venir. Pour l'instant, seuls les prix de l'acier galvanisé, qui représente la principale utilisation du zinc et qui ne cesse de grimper, semblent refléter cette probable contraction de l'offre. A. R.
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