Barack Obama se lance dans la campagne pour les législatives

Discours acéré jeudi dans le Missouri, coups de griffe vendredi dans le Nevada : c'est officiel, Barack Obama est de nouveau en campagne. A l'aube des élections de mi-mandat - les législatives ont lieu au début novembre - il s'agit pour le président démocrate de préserver autant que faire se peut la fragile majorité dont son parti dispose au Congrès. D'autant que plusieurs ténors du parti, dont Harry Reid, leader du Sénat, sont en difficulté pour leur réélection... Le Fonds monétaire international (FMI) a beau avoir délivré un satisfecit à l'actuelle administration dans son dernier rapport sur l'économie mondiale publié en fin de semaine passée, estimant que « la reprise aux États-Unis a été plus forte que prévu, essentiellement grâce à une réaction macroéconomique forte et efficace de la part des autorités », Obama est conscient du danger qui rode. C'est le même que pointe le FMI : un taux de chômage qui, malgré un retour des créations d'emplois depuis le début de cette année (à l'exception du mois dernier), reste et restera élevé, un peu en deçà de 10 %. Dans le Nevada, il atteint même 14 %, un record. De quoi rebuter les électeurs, et surtout les inciter à « punir » le parti au pouvoir pour les difficultés économiques qu'ils rencontrent. Une réaction injuste peut-être, mais classique. Essoufflement de la repriseObama ne s'y est pas trompé : son discours, fondé sur le « eux » et le « nous », vise à rendre les Républicains responsables de la crise et de ses effets, ainsi que du déficit, en partie hérité de l'ancienne administration, et à mettre en lumière les actions démocrates - dont un énorme plan de soutien à l'économie (787 milliards de dollars), sans lequel la situation serait aujourd'hui désespérée... « C'est un choix entre les politiques qui nous ont mis dans ce pétrin et celles qui nous en sortent », a ainsi déclaré le président Obama dans une usine de Kansas City. La porte est cependant étroite. Même si le FMI prédit une croissance de 3,25 % en 2010 et de 3 % pour 2011 outre-Atlantique, les Américains ont du mal à se convaincre que la reprise est bien là. Pis, elle a déjà tendance à s'essouffler, comme le prouvent les destructions d'emplois en juin. Selon un sondage du mois dernier, 60 % des Américains estiment d'ailleurs que la reprise n'a pas amélioré l'emploi.
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