Les constructeurs asiatiques mettent le paquet sur le Brésil, un des rares marchés où ils sont faibles.

Le Brésil était une chasse gardée américano-européenne. Cet énorme marché de 1,57 million de voitures (+1,1% sur les sept premiers mois) était en effet verrouillé jusqu’ici par les quatre constructeurs traditionnels Fiat, Volkswagen, GM (Chevrolet) et Ford, auxquels se sont ajoutés plus récemment PSA et Renault. Les asiatiques y détenaient traditionnellement des parts de marché marginales. C’est même l’un des très rares marchés mondiaux où leur présence est si faible. Mais, cela risque de changer. Japonais, coréens et chinois lorgnent désormais le gâteau brésilien.Usines Honda, Toyota, NissanHonda a ainsi annoncé jeudi qu\'il allait construire une nouvelle unité d\'assemblage d\'une capacité annuelle de 120.000 unités à Itirapina (État de Sao Paulo), moyennant 430 millions de dollars d’investissement (380 millions d’euros) et l’embauche de 2.000 personnes. Elle sera opérationnelle en 2015 et fabriquera la petite Fit (Jazz en Europe. Ce site doublera la capacité annuelle de production de Honda au Brésil (120.000 véhicules par an à Sumare, également dans l\'État de Sao Paulo). Les ventes de Honda sont d’ailleurs en plein boom, progressent d’un quart sur les sept premiers mois. Nissan, qui avait annoncé de son côté en 2011 un gros investissement de 1,1 milliard d’euros pour implanter une usine de 200.000 véhicules par an à Resende (Etat de Rio), va démarrer sa production au premier semestre 2014 avec la petite March (Micra en Europe) , suivie de la Versa au second semestre. Aujourd’hui, Nissan fabrique à petites cadences chez son allié Renault à Curitiba (Etat du Parana).>> Lire aussi : Nissan, allié de Renault, va conccurencer les Audi et BMW avec des moteurs MercedesLe géant nippon Toyota n’est pas en reste. Il a introduit pour sa part en début d’année une seconde équipe dans son usine de Sorocaba (Etat de São Paulo), inaugurée il y a un an, doublant ainsi sa production de modèles pour pays émergents Etios sur le site, à 300 unités par jour. Le constructeur a recruté 620 salariés à cet effet, portant les effectifs totaux de l’usine à 1 600 personnes. Toyota compte produire 70.000 véhicules à Sorocaba en 2013, première année pleine. Du coup, il double ses ventes (sur sept mois) dans le pays. Mitsubishi Motors Corporation (MMC) vient pour sa part d’annoncer le début de la production d’un 4x4 compact, l’ASX, à Catalão (Etat de Goias).Le coréen Hyundai arrive, les chinois aussiLe coréen Hyundai a début quant à lui en septembre 2012 une usine d’un potentiel de 150.000 véhicules par an. Du coup, il a écoulé presque 100.000 unités sur les sept premiers mois au Brésil, quatre fois plus qu’il y a un an ! Les chinois aussi vont s’y mettre. Leurs ventes ont diminué au premier semestre au Brésil, en raison de la hausse des taxes d’importation. C’est pour ça qu’ils… cherchent à s’implanter industriellement. Le chinois Chery a investi dans une usine à Jacarei (Sao Paolo), où il pourra assembler des modèles destinés à l’ensemble de l’Amérique du sud. Cette usine de simple assemblage nécessitera un investissement de 350 millions d’euros environ avec des capacités de production de 150 000 véhicules par an. Le groupe brésilien Latin American Motors (LAM) doit construire pour sa part un site de montage pour un autre chinois, Great Wall, d’une capacité initiale de 20 000 véhicules par an.>> Lire aussi : Le Coréen Hyundai part à l\'assaut des petites voitures européennesCertes, les constructeurs américains et européens historiques ont une sacrée longueur d’avance au Brésil, avec une solide réputation et un maillage serré de leurs réseaux de distribution.  Ils disposent de capacités de production bien plus fortes que celles des nouveaux entrants. En outre, ils investissent aussi, comme Fiat ou Renault. Mais, le danger asiatique est là, désormais. 
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.