Le chômage des jeunes dans le monde bondit avec la crise

Qu'ils habitent des pays pauvres ou riches, tous les jeunes affrontent aujourd'hui le même adversaire redoutable : le chômage. Avec 7,8 millions de jeunes chômeurs supplémentaires entre 2007 et 2009 à travers le monde, la génération des 15-24 ans atteint un triste record. A titre de comparaison, le nombre de jeunes chômeurs supplémentaires récensés chaque année dans le monde ne s'élevait qu'à 191.000 entre 1996 et 2006 ! Un rapport du Bureau International du Travail (BIT) révèle que, fin 2009, 13 % de jeunes - soit 81 millions sur 620 millions - errent sur le marché du travail dans le monde. Ce taux de chômage exceptionnel - conséquence de la crise mondiale - a durement frappé les nouvelles générations d'Afrique du Nord (23,7 %), du Moyen-Orient (23,4 %) et de l'Europe centrale et de l'Est (20,8 %), seuls les 15-24 ans d'Asie orientale (8,4 %) semblent relativement épargnés. Nouveaux maux de sociétéSelon les experts du BIT, c'est dans les économies en développement - où vivent près de 90 % des 15-24 ans - que les jeunes sont les plus susceptibles d'être touchés par le sous-emploi, à l'inverse des économies en développement où la crise économique se traduit plutôt par une réduction des salaires et du temps de travail. Les jeunes issus des économies en « sur-peuplement » (tel le Bangladesh) seront, eux, sujets à l'emploi vulnérable et au travail au noir. A ce fléau du chômage s'ajoute la naissance de nouveaux maux de société : un phénomène de « découragement et d'inactivité prolongée », où les jeunes perdent tout espoir de trouver un emploi. Cette oisiveté de la jeunesse engendre l'apparition de nouveaux coûts, auxquels les économies ont encore du mal à faire face: des coûts administratifs : allocations, investissement dans l'Education, mais aussi - très récents - moraux : soins contre les dépressions, par exemple. Alors que les jeunes ont jusqu'ici été considérés comme « le moteur du développement économique », 2010 voit apparaître la tendance inverse, avec le risque d'une « génération perdue », détachée du marché du travail. Selon les estimations du BIT, le taux de sans-emploi chez les jeunes va malheureusement continuer d'augmenter en 2010 : 81,2 millions des 15-24 ans devraient connaître le chômage, soit 13,1 %. Lueur d'espoir toutefois : le fléau devrait commencer à reculer en 2011, avec un taux de 12,7 %. Élisa Perrigueur
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