Le yen renoue avec ses plus hauts de 1995

« Wait and See »: telle semble être, pour l'heure, la devise des autorités japonaises alors que le yen continuait mercredi de s'apprécier dangereusement. La devise nippone a en effet franchi un seuil critique face au dollar après les déclarations de la Réserve fédérale aux États-Unis, en touchant un plus-haut jamais atteint depuis quinze ans à 84,73 yen face au billet vert. Le yen s'est ensuite affaibli pour renouer avec ses niveaux de la veille à une parité supérieure à 85. De son côté, l'indice Nikkeï, pénalisé par l'aversion des investisseurs vis-à-vis des valeurs exportatrices, a lourdement chuté de 2,70 % à 9.292,85 points. Les spéculations sur une possible intervention de la Banque centrale japonaise ont redoublé sur les marchés. Même si les déclarations des officiels japonais peinaient à convaincre. « Nous surveillons les évolutions de notre monnaie avec la plus grande attention, a indiqué le ministre des finances Yoshihiko Noda, mais ne pouvons nous exprimer sur une éventuelle intervention ». La veille déjà, la Banque centrale du Japon (la BOJ) avait laissé les investisseurs sur leur faim en renonçant à la mise en oeuvre de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire. « Il était sans doute difficile pour la BOJ d'intervenir avant la FED », justifie cependant Emmanuel Hermand, stratège chez Nomura, « nous pensons d'ailleurs qu'elle ne devrait le faire que si la parité franchit le seuil de 82-83 yen ». « Le Japon a besoin de l'aide de la BCE et de la FED pour intervenir mais ces deux banques centrales ont d'autres problèmes en tête », surenchérit un analyste d'UBS. Ces experts estiment donc que les pressions visant à l'appréciation du yen devraient se poursuivre. Et ils sont loin d'être les seuls.... La Chine, elle-même, avance cet argument pour justifier la poursuite de ses achats de dette souveraine japonaise. « Même si la différence de rendement est importante, la Chine délaisse la dette américaine pour privilégier la dette japonaise. Cela démontre clairement qu'elle pense que la dette américaine est bien plus risquée que la japonaise », écrit Zhang Ming, économiste qui travaille pour le gouvernement chinois. Marjorie BertouilleDes experts estiment que les pressions visant à l'appréciation du yen devraient se poursuivre.
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