Siemens retrouve le goût de l'offensive

C'est un nouveau chapitre de l'histoire de l'entreprise qui s'ouvre. » Le président du directoire de Siemens, Peter Löscher, s'est voulu solennel ce jeudi en annonçant le nouveau projet d'entreprise du groupe munichois, baptisé « One Siemens ». Il s'agit de tourner la page de « douze années de transformations » parfois difficiles au cours desquelles le groupe a redressé sa rentabilité en serrant les coûts et en se recentrant autour de trois grandes activités : l'énergie, l'industrie et les produits médicaux. Preuve de l'efficacité de cette stratégie, le groupe affiche en 2010, malgré une dépréciation d'actifs de l'activité diagnostics de 1,2 milliard d'euros et un chiffre d'affaires en recul de 1 %, un nouveau record de profitabilité pour ses trois principaux secteurs, à 7,8 milliards d'euros, contre 7,5 milliards voici un an.Pour Peter Löscher, Siemens est « redevenu une entreprise normale de premier plan ». Il lui faut donc désormais se mesurer à ses concurrents. Ainsi, dans le cadre de « One Siemens », l'objectif de croissance du chiffre d'affaires doit désormais être « supérieur à celui des concurrents les plus importants ». Les marges de rentabilité devront aussi figurer parmi les plus élevées de chaque secteur. Concrètement, Siemens relève son objectif de retour sur capitaux employés de 15 % à 20 %, contre 14 % à 16 % jusqu'ici (et 10,4 % en 2010), tout en voulant maintenir le ratio dette nette sur revenu brut d'exploitation (Ebitda) entre 0,5 et 1. Trois points fortsPeter Löscher, qui avait récemment affirmé pouvoir désormais regarder le géant américain GE « dans les yeux », a défini ce projet comme « une amélioration continuelle des performances du groupe vis-à-vis de la concurrence ». Pour autant, le coeur de la stratégie de Siemens reste la croissance organique avec trois points forts : l'économie verte qui devra en 2014 rapporter un chiffre d'affaires de plus de 40 milliards d'euros contre 28 milliards d'euros cette année, les pays émergents, qui devront générer 50 % des ventes en 2015 contre 30 % en 2010, et, enfin, les investissements des municipalités, où Siemens voit un potentiel de 300 milliards d'euros de commandes annuelles.L'année 2011 permettra déjà de prendre la mesure de ces nouvelles ambitions. Le groupe s'attend en effet alors à une « croissance modérée » de son chiffre d'affaires, mais à une hausse « sensible » de son carnet de commandes. Les trois grandes activités pourraient ainsi voir leurs résultats progresser de 25 % à 35 %. De quoi inquiéter un peu plus les concurrents d'un Siemens devenu décidément très offensif.
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