La droite favorite pour gouverner le Chili

ÉlectionsUn milliardaire de droite, frère du ministre du Travail du temps de la dictature d'Augusto Pinochet, mettra-t-il fin à près de vingt ans de gestion socialiste au Chili ? Rien n'est encore sûr, mais les sondages donnent Sebastian Piñera bien placé pour succéder à la présidente Michelle Bachelet, qui ne peut plus se représenter pour l'instant. S'il n'obtient pas la majorité dès le premier tour ce dimanche, il devra concourir de nouveau le 17 janvier, contre le candidat de la gauche au pouvoir, Eduardo Frei (président de 1994 à 2000), ou contre un outsider de gauche qui monte : Marco Enriquez-Ominami. Avec la hantise d'un remake : le 15 janvier 2006, il était au second tour, et Michelle Bachelet l'avait emporté?Cette dernière avait poursuivi la politique sociale-démocrate de ses prédécesseurs, et marqué des points : avant la crise, la croissance se situait à 5 % en moyenne et la pauvreté reculait, pour se situer à 17 % de la population (16,7 millions d'habitants). Pourtant, le gouvernement avait dû réformer le système de pensions privé pour venir en aide aux 60 % de personnes âgées qui n'avaient pas pu épargner. Enfin, pour limiter les effets dévastateurs de la crise mondiale, la présidente avait irrigué l'économie avec l'argent du cuivre, mis de côté. Reste que, après vingt ans, l'usure du pouvoir se fait sentir dans le camp des socialistes, de même que chez leurs supporteurs, toujours insatisfaits de l'état social du pays. C'est évidemment ce que leur promet Sebastian Piñera ! Il jure de créer 1 million d'emplois et de porter la croissance à 6 % par an, en réduisant la fiscalité et en réformant le marché du travail, pourtant déjà largement libéralisé par les Chicago Boys, qui conseillaient la dictature.Mais ce milliardaire, qui s'est peu ou prou fait tout seul en se lançant dans les cartes de crédit puis en rachetant des sociétés, telles que la compagnie aérienne Lan, veut également rompre avec l'époque où l'armée était toute-puissante et refusait la privatisation de la Codelco (qui extrait le cuivre). Piñera propose ainsi d'en placer 20 % auprès de fonds de pension chiliens, voire en Bourse. Lysiane J. Baudu
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