Nicolas Sarkozy veut tourner la page des affaires pour se consacrer aux réformes

Hélène Fontanaud. Près de 3.000 questions et commentaires, souvent très critiques, sur la page Facebook de Nicolas Sarkozy. Le travail était mâché pour le journaliste de France 2, David Pujadas, interlocuteur unique du chef de l'État lors de l'émission spéciale de lundi soir.L'objectif du président de la République, qui ne s'était pas livré à une telle séance d'explication en direct depuis le 25 janvier, était simple?: tenter de tourner la page des affaires, et surtout de mettre fin au feuilleton Woerth-Bettencourt, pour se consacrer aux « sujets essentiels »?: la réforme des retraites, l'emploi, la rigueur, la sécurité et la préparation de la présidence française du G20. Et ce en dépit des perquisitions effectuées en début de soirée lundi au domicile de l'héritière de L'Oréalcute;al, à Neuilly, dans le cadre des enquêtes du parquet de Nanterre.Le chef de l'État, qui déteste réagir « à chaud », a longuement hésité avant de se décider à intervenir à la télévision. Mais plusieurs ténors de sa majorité, comme Jean-François Copé, Jean-Pierre Raffarin ou Bernard Accoyer, l'avaient invité à s'adresser aux Français avant la coupure estivale. Et ce d'autant plus que la réforme des retraites est examinée ce mardi matin en Conseil des ministres. Une réforme portée par un ministre fragilisé et déjà dénoncée comme « injuste » par l'opposition de gauche et les syndicats. Et les mesures de rigueur annoncées la semaine dernière par le ministre du Budget, François Baroin, ont été ressenties comme un nouveau coup porté aux classes populaires et moyennes.D'où la nécessité pour Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages depuis son élection en 2007, de redonner un « cap » à l'action gouvernementale. Le baromètre de l'institut LH2 pour « Le Nouvel Observateur » publié lundi indique ainsi un décrochage de 4 points par rapport au mois de juin, avec 33 % d'opinions favorables, contre 63 % d'opinions négatives.Mais pas question pour le chef de l'État de sembler « céder à la pression ». Le remaniement « profond » du gouvernement reste prévu à l'automne, lorsque la réforme des retraites sera bien engagée. Nicolas Sarkozy devrait alors choisir de « resserrer » l'équipe gouvernementale, avec dix à quinze ministres seulement, pour engager la dernière phase de son quinquennat, avant la bataille présidentielle.
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